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[ 14 mai 2012 ] Imprimer

Programme d’un candidat à l’élection présidentielle

Un lecteur posthume du Recueil Dalloz, candidat à la magistrature suprême, nous a transféré son programme électoral, qui peut être consulté sur Internet Wikipedia. Pour ne pas interférer dans la campagne présidentielle, il ne nous a pas paru souhaitable de le diffuser avant le 6 mai 2012, mais le candidat envisage de le présenter pour la présidentielle de 2017.

Ce candidat à la présidence de la (IVe) République avait bâti un programme électoral qui préconisait (nous citons) :

« – L’extinction du paupérisme à partir de dix heures du soir ;

– La construction d’un pont de 300 mètres de large pour abriter les clochards [on écrirait aujourd’hui les SDF] ;

– La prolongation de la rade de Brest jusqu’à Montmartre et l’extension du boulevard Saint-Michel jusqu’à la mer (dans les deux sens) (proposition reprise d’un candidat antérieur, Paul Duconnaud) ;

– L’installation d’un toboggan place de la Sorbonne pour le délassement des troupes estudiantines ;

– La nationalisation des maisons closes pour que les filles puissent avoir les avantages de la fonction publique ;

– Le raccourcissement de la grossesse des femmes de neuf à sept mois ;

– L’aménagement de trottoirs roulants pour faciliter le labeur des péripatéticiennes ;

– L’octroi d’une pension à la femme du soldat inconnu ;

– L’installation de Paris à la campagne pour que les habitants profitent de l’air pur ;

– La suppression du wagon de queue du métro. »

Wikipedia poursuit : « Il expliquait le caractère vague de son programme par la crainte qu’on le lui vole. Il préférait “ attendre d’être au gouvernement pour le révéler” ».

Interwievé par la rédaction à l’occasion d’une séance de spiritisme, ce candidat nous a fait savoir que, compte tenu de l’élection désormais au suffrage universel, il envisageait de se représenter en 2017, qu’il espérait faire un score à deux chiffres, et peut-être même de dépasser la barre des 100 %. À cet effet, et après avoir suivi sur son i-lop les débats de la campagne électorale, il se propose d’enrichir son programme en fonction des us et coutumes de la Ve république et d’ajouter notamment les propositions suivantes :

– « L’organisation pour les candidats à la présidence de cours de pédalo sur la Seine afin de les familiariser avec la navigation en eaux troubles, dans l’attente de la moralisation de la vie publique ;

– La sélection des deux candidats au second tour par un concours de jet de boules puantes ;

– Le recrutement par la DST d’escort-girls (ou boys suivant besoins) pour mesurer la libiditude des candidats aux fonctions publiques ;

– L’inscription dans la Constitution d’une nouvelle règle d’or : Travailler moins pour gagner plus ;

– La taxation à 75 % des moins-values, mobilières et immobilières, pour sanctionner les mauvaises gestions ;

– L’expulsion des riches vers l’étranger le 1er janvier de chaque année, avec obligation de retour les 15 février, 15 mai, 15 juin et 15 septembre pour payer l’impôt sur le revenu et l’ISF. »

Le candidat a tenu à nous préciser d’une part qu’il n’envisageait pas de retirer sa candidature car, nous a-t-il dit, « à se retirer trop tôt, on n’engendre pas » et d’autre part, que toute ressemblance avec le programme d’un autre candidat à la présidence serait une coïncidence purement fortuite.

Ferdinand Lop

NDLR : Comme on peut le relever dans sa biographie (toujours sur Wikipedia), Ferdinand Lop « devint à partir de 1932, poussé par un tempérament fantaisiste, une figure pittoresque, bientôt légendaire, du quartier Latin, de La Sorbonne à l’Odéon. Reconnaissable à son épaisse tignasse de cheveux roux, ses lunettes, sa petite moustache, son grand chapeau et son nœud papillon, il haranguait les étudiants sur le boulevard Saint-Michel dans les années d’avant et d’après guerre. Pendant la IVe République, de 1946 à 1958, ce « licencié ès canulars », éternel candidat malchanceux à la présidence de la République (…) fut aussi dix huit fois candidat à l’Académie française… La dernière fois, ce fut contre Maurice Druon. Il obtint en tout et pour tout deux voix. Il avait tiré de ses innombrables échecs un livre : Ce que j’aurais dit dans mon discours de réception à l’Académie française si j’avais été élu.

 

 


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