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Droit du travail - relations individuelles
Contrat de travail : clause de mise en participation de la rémunération
Mots-clefs : Contrat de travail, Consentement, Salaire, Mise en participation, Artiste-interprète
Parce qu'il constitue la contrepartie nécessaire de la relation de travail, le versement du salaire ne peut être aléatoire. C'est sur ce fondement que la chambre sociale affirme, dans un arrêt du 16 septembre 2009, le caractère illicite d'une clause de mise en participation de la rémunération du contrat de travail d'un artiste-interprète embauché sur le tournage d'un film.
Pour débouter le salarié de sa demande en paiement, les juges du fond avaient retenu l'absence de vice du consentement ou de clause illicite, estimant qu'un salarié « pouvait convenir que la rémunération qui lui était due serait versée sous la forme d'une mise en participation, présentant nécessairement un risque » (dans un tel schéma, le salaire n'est pas perçu tant que le seuil de recettes, d'entrée ou de vente convenu n'est pas atteint). Cette position est censurée au visa de l'article L. 1221-1 du Code du travail. Pour la Cour de cassation, qui dit contrat de travail, dit rémunération. Le salarié ne pouvait donc pas renoncer au paiement de son salaire en cas d'échec du film.
En raison du caractère synallagmatique du contrat de travail, le versement d'un salaire constitue la contrepartie nécessaire de la relation de travail (Soc. 11 janv. 1962) et le manquement à cette obligation essentielle autorise le salarié à prendre acte de la rupture de son contrat de travail aux torts de son employeur (celle-ci s'analysera en un licenciement sans cause réelle et sérieuse ; Soc. 24 avr. 2003). Ainsi, de la même manière qu'un employeur ne peut se dispenser du paiement des salaires en cas de difficultés économiques de l'entreprise (Soc. 20 juin 2006), le versement de la rémunération d'un artiste salarié ne peut dépendre du succès du film.
Soc. 16 septembre 2009
Références
■ Contrat synallagmatique
« Contrat faisant naître à la charge des parties des prestations réciproques (ex. : contrat de vente). »
■ Vice du consentement
« Faits de nature à entraîner l’altération du consentement et, par voie de conséquence, la nullité de l’acte juridique. Les vices du consentement sont : l’erreur, le dol, la violence. »
■ Article L. 1221-1 du Code du travail
« Le contrat de travail est soumis aux règles du droit commun. Il peut être établi selon les formes que les parties contractantes décident d'adopter. »
■ Jurisprudence
Soc. 11 janv. 1962, 4e éd., GADT, n° 78 ; JCP 1962. II. 12564.
Soc. 24 avr. 2003, n° 00-45.404, Dalloz jurisprudence.
Soc. 20 juin 2006, Bull. civ. V, n° 217 ; JCP S 2006, n° 27.
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