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Droit administratif général
Mesure d’ordre intérieur et perte d’un avantage pécuniaire
Mots-clefs : Acte, Mesure d’ordre intérieur, Changement d’affectation, Nouvelle bonification indiciaire, Rémunération, Perte d’un avantage financier, Recours pour excès de pouvoir
Ne constitue pas une simple mesure d’ordre intérieur le changement d’affectation d’un fonctionnaire dès lors qu’il se traduit par la perte d’un avantage pécuniaire.
Par décision du ministre de la Justice, un agent public a été muté du service administratif régional de Nouméa à la cour d’appel de cette même ville. Cet agent demande l’annulation de la décision d’affectation. Le Conseil d’État annule le jugement du tribunal administratif qui avait estimé que cette décision ne pouvait être contestée devant le juge de l’excès de pouvoir alors même que cette mesure entrainait la perte de la nouvelle bonification indiciaire dont il bénéficiait dans ses précédentes fonctions.
Un changement d’affectation, mesure d’ordre intérieur par principe, est-il susceptible de faire l’objet d’un recours pour excès de pourvoir lorsque celui-ci a pour conséquence la perte d’un avantage financier ?
Le changement d’affectation d’un agent public est généralement considéré par la jurisprudence comme une mesure d’ordre intérieur et donc insusceptible de recours. Mais des conditions sont posées. En effet, ce changement ne doit pas porter pas atteinte aux droits et prérogatives que l’intéressé tient de son statut et il ne peut avoir de conséquences négatives sur sa rémunération (CE 14 mai 2008 et 7 juill. 2008).
En l’espèce, l’agent public perd la nouvelle bonification indiciaire dont elle bénéficiait dans ses précédentes fonctions. Cet arrêt précise que le changement d’affectation ayant pour conséquence la perte d’un avantage financier ne peut s’analyser en une simple mesure d’ordre intérieur. Un recours devant le juge administratif est donc recevable.
CE 4 février 2011, Mme V., n° 335098
Références
« Terme générique désignant indifféremment toutes les formes d’illégalité pouvant vicier un acte administratif.
Une juridiction de l’ordre judiciaire commet un excès de pouvoir lorsqu’elle empiète sur les attributions du pouvoir législatif ou du pouvoir exécutif ou lorsqu’elle s’arroge des compétences qu’elle n’a pas.
L’excès de pouvoir est sanctionné par un pourvoi en cassation et par l’éviction des règles interdisant ou limitant l’exercice des voies de recours. »
« En contentieux administratif, catégorie juridique en voie de régression dont l’existence s’explique surtout par la crainte d’un encombrement des juridictions, et qui regroupe des décisions administratives mineures dont le juge administratif se refuse à connaître en raison du peu d’importance du préjudice causé aux administrés. »
Sources : Lexique des termes juridiques 2011, 18e éd., Dalloz, 2010.
■ CE 14 mai 2008, Mme A…, n° 290046.
■ CE 7 juill. 2008, Centre hospitalier de Cadillac, n° 295944.
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