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Libertés fondamentales - droits de l'homme
Point sur le Défenseur des droits
Mots-clefs : Défenseur des droits, Constitution, Discrimination, Égalité, Enfant, Déontologie, Droits, Libertés, Égalité, Service public
Le rapport annuel d’activité 2014 du Défenseur des droits présentés le 27 janvier 2015 est l’occasion pour Dalloz Actu Étudiant de faire un point sur cette autorité.
Prévu par l’article 71-1 de la Constitution de 1958 (issu de l’art. 41 de la L. const. du 23 juill. 2008), la loi organique n° 2011-333 du 29 mars 2011 et la loi n° 2011-334 du 29 mars 2011, le Défenseur des droits est une autorité constitutionnelle indépendante qui veille au respect des droits et libertés et à la promotion de l’égalité. Il est nommé par le président de la République pour un mandat de 6 ans non renouvelable selon la procédure prévue au dernier alinéa de l’article 13 de la Constitution.
Le premier titulaire de cette fonction fut Dominique Baudis (nommé par Nicolas Sarkozy le 22 juin 2011). Décédé au cours de son mandat le 10 avril 2014, Jacques Toubon lui succéda (nommé par François Hollande le 16 juill. 2014).
Le Défenseur des droits préside trois collèges qui l’assistent dans l’exercice de ses missions :
– le collège de la déontologie de la sécurité ;
– le collège défense et promotion des droits de l’enfant ;
– et le collège lutte contre les discriminations et promotion de l’égalité.
■ Missions du Défenseur des droits
Le Défenseur des droits doit :
– défendre les droits et libertés dans le cadre des relations avec les administrations de l'État, les collectivités territoriales, les établissements publics et les organismes investis d'une mission de service public (santé, hébergement d’urgence, logement, éducation, …) ;
– défendre et promouvoir l'intérêt supérieur et les droits de l'enfant consacrés par la loi ou par un engagement international régulièrement ratifié ou approuvé par la France (protection de l’enfance…) ;
– lutter contre les discriminations, directes ou indirectes, prohibées par la loi ou par un engagement international régulièrement ratifié ou approuvé par la France et promouvoir l'égalité (protection sociale, droit au séjour, …) ;
– veiller au respect de la déontologie par les personnes exerçant des activités de sécurité sur le territoire de la République.
Son rôle est essentiellement un rôle de médiateur ; il peut faire des recommandations, procéder à la résolution amiable des différents portés à sa connaissance, formuler des observations en justice.
■ Modalités de saisine
Le Défenseur des droits peut être saisi gratuitement :
– par toute personne physique ou morale qui s'estime lésée dans ses droits et libertés par le fonctionnement d'une administration de l'État, d'une collectivité territoriale, d'un établissement public ou d'un organisme investi d'une mission de service public;
– par un enfant qui invoque la protection de ses droits ou une situation mettant en cause son intérêt, par ses représentants légaux, les membres de sa famille, les services médicaux ou sociaux ou toute association régulièrement déclarée depuis au moins cinq ans à la date des faits et se proposant par ses statuts de défendre les droits de l'enfant ;
– par toute personne qui s'estime victime d'une discrimination, directe ou indirecte, prohibée par la loi ou par un engagement international régulièrement ratifié ou approuvé par la France, ou par toute association régulièrement déclarée depuis au moins cinq ans à la date des faits se proposant par ses statuts de combattre les discriminations ou d'assister les victimes de discriminations, conjointement avec la personne s'estimant victime de discrimination ou avec son accord ;
– par toute personne qui a été victime ou témoin de faits dont elle estime qu'ils constituent un manquement aux règles de déontologie dans le domaine de la sécurité.
Il peut également se saisir d'office ou être saisi par les ayants droit de la personne dont les droits et libertés sont en cause, ou par un parlementaire.
■ Exemples d’interventions
En 2014, le Défenseur des droits a fait l’objet de plus de 100 000 demandes d’interventions et de conseils qui ont donné lieu à 73 463 dossiers de saisines.
Le Défenseur des droits peut, par exemple formuler des observations en justice (V. les observations du Défenseur des droits relatives au mariage homosexuel entre un Français et un ressortissant marocain http://www.defenseurdesdroits.fr/decisions/ddd/MLD-2014-072.pdf et la décision de la Cour de cassation du 28 janv. 2015, qui suit ses obs.).
Il peut, également ,formuler des recommandations générales (V. la recommandation au maire de Champlan et au ministre de l’Intérieur à la suite du refus d’inhumation d’un bébé rom par le maire de cette commune en janv. 2015 : http://www.defenseurdesdroits.fr/sinformer-sur-le-defenseur-des-droits/linstitution/actualites/inhumation-de-maria-francesca-champlan).
Par ailleurs, son rôle de médiateur permet aux particuliers de résoudre des conflits avec les services publics (V. par ex : l’obtention d’une bourse pour un étudiant : http://www.defenseurdesdroits.fr/connaitre-son-action/acces-aux-services-publics/histoires-vecues/un-etudiant-obtient-une-bourse-du; le rétablissement des points sur un permis de conduire : http://www.defenseurdesdroits.fr/connaitre-son-action/la-mediation-avec-les-services-publics/histoires-vecues/les-points-dun-permis-de-conduire; une maman qui retrouve son bébé né « sous X » durant sa détention : http://www.defenseurdesdroits.fr/connaitre-son-action/acces-aux-services-publics/histoires-vecues/amina-retrouve-son-bebe-ne-sous-x ....).
À noter pour les doctorants : le Défenseur des droits vient de créer un prix de thèse (http://www.defenseurdesdroits.fr/documentation/le-prix-de-these-du-defenseur-des-droits) ; la date limite du dépôt des candidatures est le 10 avril 2015.
Rapport annuel d’activité 2014, Défenseur des droits : http://www.defenseurdesdroits.fr/documentation/rapports.
Références
■ http://www.defenseurdesdroits.fr/
■ Constitution du 4 octobre 1958
« Le Président de la République signe les ordonnances et les décrets délibérés en Conseil des ministres.
Il nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.
Les conseillers d'Etat, le grand chancelier de la Légion d'honneur, les ambassadeurs et envoyés extraordinaires, les conseillers maîtres à la Cour des comptes, les préfets, les représentants de l'Etat dans les collectivités d'outre-mer régies par l'article 74 et en Nouvelle-Calédonie, les officiers généraux, les recteurs des académies, les directeurs des administrations centrales, sont nommés en Conseil des ministres.
Une loi organique détermine les autres emplois auxquels il est pourvu en conseil des ministres ainsi que les conditions dans lesquelles le pouvoir de nomination du Président de la République peut être par lui délégué pour être exercé en son nom.
Une loi organique détermine les emplois ou fonctions, autres que ceux mentionnés au troisième alinéa, pour lesquels, en raison de leur importance pour la garantie des droits et libertés ou la vie économique et sociale de la Nation, le pouvoir de nomination du Président de la République s'exerce après avis public de la commission permanente compétente de chaque assemblée. Le Président de la République ne peut procéder à une nomination lorsque l'addition des votes négatifs dans chaque commission représente au moins trois cinquièmes des suffrages exprimés au sein des deux commissions. La loi détermine les commissions permanentes compétentes selon les emplois ou fonctions concernés. »
« Le Défenseur des droits veille au respect des droits et libertés par les administrations de l'État, les collectivités territoriales, les établissements publics, ainsi que par tout organisme investi d'une mission de service public, ou à l'égard duquel la loi organique lui attribue des compétences.
Il peut être saisi, dans les conditions prévues par la loi organique, par toute personne s'estimant lésée par le fonctionnement d'un service public ou d'un organisme visé au premier alinéa. Il peut se saisir d'office.
La loi organique définit les attributions et les modalités d'intervention du Défenseur des droits. Elle détermine les conditions dans lesquelles il peut être assisté par un collège pour l'exercice de certaines de ses attributions.
Le Défenseur des droits est nommé par le Président de la République pour un mandat de six ans non renouvelable, après application de la procédure prévue au dernier alinéa de l'article 13. Ses fonctions sont incompatibles avec celles de membre du Gouvernement et de membre du Parlement. Les autres incompatibilités sont fixées par la loi organique.
Le Défenseur des droits rend compte de son activité au Président de la République et au Parlement. »
■ Civ. 1re, 28 janv. 2015, n° 13-50.059.
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