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Libertés fondamentales - droits de l'homme
Ratification par la France de la Convention internationale pour la protection et la promotion des droits et de la dignité des handicapés
La loi n° 2009-1791 du 31 décembre 2009 autorisant la ratification de la Convention relative aux droits des personnes handicapées vient d’être publiée au Journal officiel du 3 janvier 2010.
Convention internationale, Personnes handicapées, Obligations légales des États
Elle achève ainsi le processus de ratification par la France de cette Convention, signée le 30 mars 2007. Pour mémoire, la première Convention relative aux droits des personnes handicapées avait été adoptée le 13 décembre 2006 par l’Assemblée générale des Nations unies. Elle a pour objet de « promouvoir, protéger et assurer la pleine et égale jouissance de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales par les personnes handicapées ».
Cette convention ne crée pas de nouveaux droits pour les personnes handicapées, mais elle clarifie les obligations légales des États vis-à-vis des personnes handicapées.
Principales clauses
– Les pays adhérant à la Convention s'engagent ainsi à élaborer et appliquer des politiques, une législation et des mesures administratives visant à concrétiser les droits reconnus par celle-ci et à abolir les lois, règlements, coutumes et pratiques qui constituent une discrimination (art. 4).
– Les pays doivent reconnaître que tous sont égaux devant la loi, interdire la discrimination sur base du handicap et garantir une protection égale aux personnes handicapées (art. 5).
– En ce qui concerne la question fondamentale de l'accessibilité (art. 9), la Convention exige des pays qu'ils identifient et éliminent les obstacles et barrières et garantissent aux personnes handicapées l'accès à leur environnement, aux transports, aux bâtiments et services publics, et aux nouvelles technologies de l'information et de la communication.
– En vertu de l'article 27, les personnes handicapées jouissent pleinement du droit de travailler et de gagner leur vie.
– Enfin, les pays garantissent l'égalité en matière de participation à la vie publique ou politique, y compris le droit de vote, de poser sa candidature et d'exercer une charge (art. 29.)
L. n° 2009-1791, 31 déc. 2009, JO 3 janv. 2010
Références
■ A. Boujeka, « La Convention des Nations unies relatives aux droits des personnes handicapées et son protocole facultatif », RDSS 2007. 799.
■ Convention internationale pour la protection et la promotion des droits et de la dignité des handicapés
Article 3
« Principes généraux
Les principes de la présente Convention sont :
Le respect de la dignité intrinsèque, de l’autonomie individuelle, y compris la liberté de faire ses propres choix, et de l’indépendance des personnes;
La non-discrimination;
La participation et l’intégration pleines et effectives à la société;
Le respect de la différence et l’acceptation des personnes handicapées comme faisant partie de la diversité humaine et de l’humanité;
L’égalité des chances;
L’accessibilité;
L’égalité entre les hommes et les femmes;
Le respect du développement des capacités de l’enfant handicapé et
Le respect du droit des enfants handicapés à préserver leur identité. »
Article 4
« Obligations générales
Les États Parties s’engagent à garantir et à promouvoir le plein exercice de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales de toutes les personnes handicapées sans discrimination d’aucune sorte fondée sur le handicap. À cette fin, ils s’engagent à :
Adopter toutes mesures appropriées d’ordre législatif, administratif ou autre pour mettre en œuvre les droits reconnus dans la présente Convention;
Prendre toutes mesures appropriées, y compris des mesures législatives, pour modifier, abroger ou abolir les lois, règlements, coutumes et pratiques qui sont source de discrimination envers les personnes handicapées;
Prendre en compte la protection et la promotion des droits de l’homme des personnes handicapées dans toutes les politiques et dans tous les programmes;
S’abstenir de tout acte et de toute pratique incompatible avec la présente Convention et veiller à ce que les pouvoirs publics et les institutions agissent conformément à la présente Convention;
Prendre toutes mesures appropriées pour éliminer la discrimination fondée sur le handicap pratiquée par toute personne, organisation ou entreprise privée;
Entreprendre ou encourager la recherche et le développement de biens, services, équipements et installations de conception universelle, selon la définition qui en est donnée à l’article 2 de la présente Convention, qui devraient nécessiter le minimum possible d’adaptation et de frais pour répondre aux besoins spécifiques des personnes handicapées, encourager l’offre et l’utilisation de ces biens, services, équipements et installations et encourager l’incorporation de la conception universelle dans le développement des normes et directives;
Entreprendre ou encourager la recherche et le développement et encourager l’offre et l’utilisation de nouvelles technologies – y compris les technologies de l’information et de la communication, les aides à la mobilité, les appareils et accessoires et les technologies d’assistance – qui soient adaptées aux personnes handicapées, en privilégiant les technologies d’un coût abordable;
Fournir aux personnes handicapées des informations accessibles concernant les aides à la mobilité, les appareils et accessoires et les technologies d’assistance, y compris les nouvelles technologies, ainsi que les autres formes d’assistance, services d’accompagnement et équipements;
Encourager la formation aux droits reconnus dans la présente Convention des professionnels et personnels qui travaillent avec des personnes handicapées, de façon à améliorer la prestation des aides et services garantis par ces droits.
Dans le cas des droits économiques, sociaux et culturels, chaque État Partie s’engage à agir, au maximum des ressources dont il dispose et, s’il y a lieu, dans le cadre de la coopération internationale, en vue d’assurer progressivement le plein exercice de ces droits, sans préjudice des obligations énoncées dans la présente Convention qui sont d’application immédiate en vertu du droit international.
Dans l’élaboration et la mise en œuvre des lois et des politiques adoptées aux fins de l’application de la présente Convention, ainsi que dans l’adoption de toute décision sur des questions relatives aux personnes handicapées, les États Parties consultent étroitement et font activement participer ces personnes, y compris les enfants handicapés, par l’intermédiaire des organisations qui les représentent.
Aucune des dispositions de la présente Convention ne porte atteinte aux dispositions plus favorables à l’exercice des droits des personnes handicapées qui peuvent figurer dans la législation d’un État Partie ou dans le droit international en vigueur pour cet État. Il ne peut être admis aucune restriction ou dérogation aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales reconnus ou en vigueur dans un État Partie à la présente Convention en vertu de lois, de conventions, de règlements ou de coutumes, sous prétexte que la présente Convention ne reconnaît pas ces droits et libertés ou les reconnaît à un moindre degré.
Les dispositions de la présente Convention s’appliquent, sans limitation ni exception aucune, à toutes les unités constitutives des États fédératifs. »
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