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[ 14 novembre 2019 ] Imprimer

Droit pénal général

Retour sur l’affaire Xavier Dupont de Ligonnès

L’affaire Dupont de Ligonnès, parfois appelée « la tuerie de Nantes », quintuple meurtre ayant bouleversé la ville de Nantes (Loire-Atlantique) en avril 2011, a récemment connu un rebondissement très médiatisé. Retour chronologique sur les points important de cette affaire ponctuée de fausses pistes qui suscite de vifs débats mais qui reste aujourd’hui toujours non élucidée.

Nantes, avril 2011 : « éclatement » de l’affaire

La thèse des enquêteurs est la suivante : Xavier Dupont de Ligonnès aurait tué son épouse et trois de ses enfants (Arthur, Anne et Benoît) dans la nuit du 3 au 4 avril 2011 puis aurait demandé à son dernier fils, Thomas, de rejoindre le domicile familial nantais le 5 avril pour le tuer dans la nuit.

L’enquête a permis de mettre en évidence les éléments suivants : 

Au tout début du mois d’avril 2011, Xavier Dupont de Ligonnès achète dans différents magasins du ciment, une bêche, une houe et de la chaux. Le dimanche 3 avril 2011, toute la famille de Ligonnès dîne au restaurant à Nantes, à l’exception de Thomas. 

Une semaine après la date présumée des meurtres (les nuits du 4 au 5 et du 5 au 6 avril 2011), le collège des deux benjamins de la famille ainsi que l’employeur de l’épouse reçoivent des courriers expliquant la raison de leurs absences : il s’agirait d’une mutation en Australie. Mais neufs proches reçoivent également un courrier expliquant ce départ soudain : la famille serait partie aux États-Unis. Xavier Dupont de Ligonnès y expliquant qu’il serait un agent secret américain et que la famille avait dû être exfiltrée.

Le 12 avril au soir, dans le Vaucluse, un homme pouvant correspondre à Xavier Dupont de Ligonnès est repéré dinant seul, il restera dormir dans une auberge. Le 14 avril, Xavier Dupont de Ligonnès passe la nuit dans le Formule 1 de Roquebrune-sur-Argens dans le Var. Le 15 avril, un témoin l’aperçoit s'éloignant à pied avec un étui sur le dos pouvant contenir une carabine. C’est la dernière trace certaine que les enquêteurs ont de lui.

Le 19 avril, une enquête pour disparition inquiétante est ouverte, la police nantaise ayant, dans les jours précédents, reçu des appels de personnes s’inquiétant de l’absence de « vie » autour du domicile des Dupont de Ligonnès.

Le 21 avril, à Nantes, sous la terrasse du jardin familial, la police découvre quatre corps tués par balle, enroulés dans des draps et de la chaux. Il s’agit de ceux d’Agnès Dupont de Ligonnès et de ses quatre enfants. Le père, Xavier Dupont de Ligonnès est introuvable.

Fin avril, des fouilles ont lieu autour de Roquebrune-sur-Argens mais sans le moindre résultat. En mai, un mandat d’arrêt international est émis à l’encontre de Xavier Dupont de Ligonnès. En juin et juillet 2011 auront lieux des fouilles, des perquisitions et des auditions libres parmi les proches la famille. En vain.

Les forces de l’ordre recevront beaucoup de signalements mais sans jamais pouvoir en tirer de résultat.

Nantes, juillet 2015 : le courrier signé Xavier Dupont de Ligonnès

Mi-juillet 2015, une journaliste nantaise reçoit un courrier contenant une photo représentant Arthur et Benoît, avec au verso, l’inscription « Je suis encore vivant » et « de là jusqu'à cette heure », suivi de la signature « Xavier Dupont de Ligonnès ». Mais les enquêteurs ne peuvent identifier formellement l’auteur. La piste reste vaine.

Roquebrune-sur-Argens, janvier 2018 : la fausse piste du Monastère Saint-Désert

Le 9 janvier 2018, la police se rend au Monastère Saint-Désert de Roquebrune-sur-Argens car des fidèles ont signalé avoir vu un moine ressemblant au suspect à la fin de l’année 2017 lors d’une messe. De nouveau, les recherches ne livrent aucun résultat.

Glasgow, octobre 2019 : la fausse piste de l’aéroport écossais

Le 11 octobre 2019, des médias affirment que Xavier Dupont de Ligonnès a été arrêté à l’aéroport de Glasgow (Écosse) en provenance de Roissy-Charles de Gaulle. S’en suivra un important emballement médiatique. Mais, après vérification des empreintes ADN, l’erreur sur la personne sera révélée. L’homme arrêté n’est pas Xavier Dupont de Ligonnès.

Les différentes thèses et les doutes

Depuis son début, l’affaire Dupont de Ligonnès suscite un vif intérêt. De nombreux articles, reportages, émissions relatent l’affaire et permettent de mettre en évidence les divergences d’opinions. Si certains membres de la famille Dupont de Ligonnès croient sincèrement en la thèse de l’exfiltration aux États-Unis, certains policiers penchent sérieusement pour la thèse du suicide post-crime du père de famille. La complexité de l’affaire réside également en ce que les parties civiles à travers la voix de leur avocat remettent directement en cause la thèse des enquêteurs en avançant que les Dupont de Ligonnès seraient toujours vivants.

Le mystère reste entier…

 

Auteur :Julie Beghin

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