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[ 20 octobre 2022 ] Imprimer

Comment se préparer au Grand Oral du CRFPA ?

 

Après les écrits de septembre, le Grand Oral des Centres Régionaux de Formation Professionnelle d’Avocats (CRFPA) approche ! Me Nicolas Cellupica, avocat au Barreau de Paris, chargé d'enseignement à Sciences Po Paris et à l'Université Paris V, intervenant à la Prépa Dalloz, nous parle de cette épreuve reine pour les futurs avocats.

Quel est l’aspect le plus important du Grand Oral, selon vous : l’attitude du candidat, ses connaissances, la gestion de son temps de parole ?

Il y a deux aspects importants : le fond et la forme. Et généralement, sur ce type d’exercice, l’un conditionne l’autre et réciproquement.

Sur le fond, la clef de réussite de cette épreuve réside dans la méthode de préparation. Celle-ci s’effectue dans les codes. En fait, tout est dans les codes…absolument tout. Il faut avoir tous les (bons) codes, les ouvrir, chercher correctement à l’intérieur et sélectionner les passages en rapport avec les thèmes préparés. Il suffit de lire une fois son manuel de Droits et Libertés fondamentales et en même temps, de sélectionner les informations du manuel dans ceux-ci…c’est un vrai jeu de piste, car souvent un article renvoie à un autre, où se trouve la bonne jurisprudence, et qui parfois renvoie à une autre jurisprudence sous un autre article etc. C’est assez chronophage mais en réalité, c’est beaucoup plus simple et beaucoup plus efficace que de ficher et de tenter d’apprendre des thèmes par cœur et d’avoir peur de faire une impasse ou d’oublier une information le jour de l’examen. Ce travail vaut vraiment la peine.

Sur la forme, gare à ceux qui s’aventureraient à faire autre chose qu’un plan en deux parties…c’est à leurs risques et périls… Quant à la durée, il faut s’exercer chez soi à tenir le temps de parole en se chronométrant et surtout à avoir le ton juste. Ce n’est ni une plaidoirie aux assises, ni un concours d’éloquence. Les figures de style passent mal. C’est un simple exposé technique de connaissances où le plan et les arguments juridiques suffiront à convaincre le jury en étant clair dans la voix...et rien d’autre. 

Quelle est la principale difficulté que rencontrent les candidats dans cette épreuve ?

Je pense qu’ils craignent d’être dépassés par la quantité de connaissances à digérer en amont de cette épreuve, en un temps très court puisqu’en général, on s’y prépare réellement après les résultats des écrits.

En réalité, en préparant ses codes minutieusement sur tous les thèmes, on peut être sûr d’être prêt et arriver en confiance à cet examen. En travaillant dans et avec ses codes sur les thèmes, on apprend en même temps sur ce thème en question. Il y a quelque chose de très rassurant dans cet exercice puisqu’en ayant toutes les réponses dans les codes, il suffit de piocher à droite à gauche pour s’en sortir très habilement. Il faut être malin ! Et ensuite, il faut savoir se faire confiance : en ayant travaillé de cette manière, il n’y a aucune raison de se perdre.

Comment ne pas paniquer une fois face à son sujet ?

Encore une fois, en se préparant correctement, il n’y a aucune raison de paniquer. 

Et puis, il faut bien comprendre que dans la quasi-totalité des sujets dans cette matière, il est possible de dérouler un plan avec un I – les principes et un II – les limites…en général, le droit ou la liberté du thème se heurtent à d’autres droits ou libertés ; il faut savoir expliquer lesquels et pourquoi etc. … naturellement, il faudra tourner cela de manière plus fine en fonction du sujet, mais grosso modo, c’est toujours le même type d’exercice… Une fois qu’on a compris cela et qu’on a les clefs, tout roule.

Quel ultime conseil donneriez-vous pour passer l’épreuve ?

Il faut se faire plaisir et se faire confiance sur cette épreuve. Le plus dur est passé : ce sont les écrits. L’oral doit être une formalité, garantie par une bonne préparation dans les codes.

Quant à la phase de questions qui suit l’exposé, il ne faut pas hésiter à prendre son temps avant de répondre. Les silences ne sont pas un problème, contrairement à des réponses fausses ou hors sujet… Même si l’étudiant n’a pas la réponse exacte et précise, le jury attend a minima qu’il s’en approche le plus possible, dans une pensée claire et structurée.

Le questionnaire de Désiré Dalloz

Quel est votre meilleur souvenir d’étudiant ?

Le jour où je ne l’ai plus été… être étudiant c’était sympa mais les conditions de vie sont souvent difficiles, surtout à Paris où la vie est chère et j’avais hâte de me réaliser dans mon travail, être autonome et libre.

Quel est votre héros de fiction préféré ?

En ce moment, je regarde Better Call Saul : Saul Godman est l’anti-héro par excellence. L’exemple parfait de tout ce qu’il ne faut pas faire en termes de déontologie dans notre profession !

Quel est votre droit de l’homme préféré ?

Sans conteste la Liberté, plus que tout.

 

Auteur :Eva Dodero et Marina Brillié


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