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[ 8 juillet 2021 ] Imprimer

Conseils pour réussir l’examen d'accès au CRFPA

Si vous rêvez des prétoires, il faut d’abord passer par un CRFPA, un centre régional de formation professionnelle d’avocats (CRFPA), couramment appelé « école d’avocats » (EDA). Et pour entrer dans ce CRFPA, il convient de passer un examen qui a lieu une fois par an. Anne Renaux est élève – avocate. Elle nous donne ses conseils pour réussir le sésame de la formation des avocats.

Quelles sont les modalités d’inscription à l’examen d’entrée au CRFPA ?

Pour espérer passer l’examen d’entrée du CRFPA, il y a certains prérequis. 

Tout d’abord, il faut à tout le moins être titulaire d’un Master I de droit, justifiant de l’obtention de 60 crédits, sauf diplôme reconnu comme équivalent. L’étudiant doit également s’inscrire entre septembre et décembre de l’année précédant l’examen dans un Institut d’Études Judiciaires. Il doit donc se tenir informé des dates mentionnées sur les sites des IEJ, d’autant qu’un seul examen est organisé annuellement. Au-delà de cette formalité administrative d’importance, l’étudiant ne peut passer l’examen que trois fois.

Quelles sont les épreuves ? 

Les épreuves d’admissibilité sont écrites et débutent dans la première quinzaine de septembre. Elles comprennent une note de synthèse, un cas pratique en droit des obligations, une épreuve écrite de spécialité au choix (droit civil, droit des affaires, droit social, droit pénal, droit administratif, droit international et européen et droit fiscal) et une épreuve écrite de procédure déterminée en fonction de la spécialité.

Les épreuves d’admission consistent en des oraux, avec un grand oral et une épreuve de langue. Elles débutent au mois de novembre et sont variables d’un IEJ à l’autre, étant organisées par leur président. Pour ma part, j’ai passé le CRFPA à l’IEJ de l’Université Paris-I. Après un oral en anglais, je me suis confrontée à l’épreuve du grand oral, composée d’un exposé suivi de questions posées par le jury.

Comment se préparer pour réussir l’examen ?

Je pense qu’au préalable, comme pour tout examen, il faut bien se connaître et avoir sa propre organisation. Il n’y a pas de conseil spécifique ni de solution miracle s’appliquant à tous. Certains préfèrent suivre des cours préparatoires tandis que d’autres préfèrent étudier à leur rythme. 

Par ailleurs, la préparation est très différente pour les épreuves écrites et pour les épreuves orales.

S’agissant des épreuves écrites, si la note de synthèse et le cas pratique de droit des obligations sont imposés à tous, en revanche, tel n’est pas le cas de la matière de spécialité. Par conséquent, le candidat doit choisir une matière qu’il saura maîtriser le jour de l’épreuve, peu important s’il n’envisage pas nécessairement de l’exercer une fois avocat. Après le choix vient le temps de l’apprentissage ou de la révision. Là encore, à chacun sa méthode. Néanmoins, l’étudiant doit garder à l’esprit certaines qualités attendues par les correcteurs : la bonne présentation de la copie, la clarté de l’écriture et la qualité de la rédaction. Par ailleurs, l’étudiant ne doit pas perdre de vue la méthodologie, si bien qu’il devra souvent apprendre à rédiger une note de synthèse et maîtriser parfaitement l’exercice du cas pratique.

S’agissant des épreuves orales, et notamment du grand oral, je pense que le candidat doit se tenir informé de l’actualité juridique générale et être en capacité de mettre en perspective ses connaissances avec une ou plusieurs liberté(s) fondamentale(s). Le candidat doit connaitre les sujets incontournables, tels qu’une réforme de premier plan par exemple, et ne peut les occulter dans ses révisions. Il doit par ailleurs maîtriser les fondamentaux en droit civil, en droit pénal, en droit public et en droit social. Le jour de l’épreuve, le candidat doit garder à l’esprit que le jury n’attend pas nécessairement une réponse précise, sauf question directe. Je conseillerais donc aux futurs candidats d’être suffisamment calme et serein pour réfléchir aux réponses développées qu’ils vont apporter et ne pas se déstabiliser facilement.

Quels sont les « pièges » à éviter ?

L’étudiant doit toujours se positionner en qualité de futur avocat et être en mesure de démontrer ses connaissances universitaires, acquises depuis plusieurs années. Par conséquent, il doit éviter les erreurs rédhibitoires. Je conseillerais ainsi aux étudiants de revoir les notions juridiques de base, à l’aide de lexiques, d’articles et d’ouvrages pour éviter les fautes écrites et les « questions pièges » les plus élémentaires lors du grand oral.

Quels sont tes conseils plus particulièrement ?

Je sais combien cet examen est appréhendé par les étudiants et le conçois. 

Je leur conseillerais dans un premier temps de s’assurer d’avoir la réelle volonté de le passer. N’oublions pas qu’à l’issue de cet examen et en cas de succès, l’étudiant doit ensuite suivre une formation payante de 18 mois et effectuer deux stages avant d’envisager de devenir avocat. En cas d’échec, il devra repasser l’examen et donc, toutes les épreuves écrites.

Dans un second temps, je conseillerais à l’étudiant motivé de faire preuve de dynamisme, de courage et de persévérance, de la préparation de son examen jusqu’à la dernière épreuve. C’est un « grand chelem » de passer ces épreuves écrites puis orales mais c’est également une grande satisfaction de les réussir.

Examen d'accès au CRFPA 2021 : Dates et horaires des épreuves écrites d’admissibilité

Le questionnaire de Désiré Dalloz

Quel est votre meilleur souvenir d’étudiant ?

En Master I, le professeur de droit pénal avait proposé que nous organisions à la fin du semestre la simulation d’un procès d’assises. J’avais bien évidemment approuvé l’idée, dans la mesure où j’avais pour habitude de me précipiter après les cours au palais de Justice de Paris, alors sur l’île de la Cité, pour assister assidûment aux audiences, pour écouter et observer ceux que l’on appelle communément « les ténors du barreau ». C’est donc avec évidence que je me suis portée volontaire pour cet exercice, non sans appréhension…

Quels sont votre héros et votre héroïne de fiction préférés ?

Ayant étudié plusieurs années le théâtre à La Sorbonne, mon choix se porte sur deux personnages de théâtre, qui sont à mon sens tous les deux des anti-héros. L’un, hélas peu connu, a été créé par Molière et s’appelle Georges Dandin. L’autre compte parmi les plus célèbres personnages de théâtre, Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand, un rôle qu’a merveilleusement incarné Gérard Depardieu dans l’inoubliable film de Jean-Paul Rappeneau.

Quel est votre droit de l’homme préféré ?

La liberté d’expression, un droit qu’il conviendrait de moins malmener…

 

 

Auteur :Marina Brillé-Champaux


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