[ 26 mars 2020 ]

Député en période d'urgence sanitaire

Comment s’organise la vie à l’Assemblée nationale en ce temps exceptionnel ? 

Tout d’abord, il faut savoir que l’Assemblée nationale avait initialement suspendu ses travaux la semaine avant le premier tour des élections municipales et la semaine d’après (soit du 9 au 20 mars).

Suite à la crise sanitaire, tous les travaux législatifs ont été suspendus.

Toutefois, les députés et les sénateurs ont été amenés à examiner les projets de loi de finances rectificative pour 2020, de loi organique et ordinaire d’urgence pour faire face à l'épidémie de covid-19 du mercredi 18 au dimanche 22 mars. Étaient présents en commission et dans l’hémicycle les présidents de groupe et deux représentants par groupe. Il a été décidé que chaque président de groupe politique disposait de la délégation de vote pour tout son groupe. Notre président, Damien Abad, a contacté tous les membres de mon groupe politique, et demandé si certains souhaitaient s’opposer à ces lois. L’idée étant qu’il était important d’avoir un consensus politique en ce temps de crise.

Les questions au Gouvernement sont maintenues mais, là aussi, dans un format réduit. Pour la séance du 19 mars, chaque groupe a pu poser deux questions. Pour les séances des 24 et 31 mars, les questions ont lieu au prorata de la représentativité de chaque groupe et seuls les ministres concernés et les députés posant les questions seront présents.

Pour l’instant, il n’y a aucune date de reprise des travaux.

L’important, encore une fois, c’est le consensus politique pour sortir de la crise.

Pourquoi a-t-il fallu voter une loi de finances rectificative ?

Le Budget de l’État est « figé » par les lois de finances. Il a donc fallu réaffecter des dépenses. Cette loi, votée à l’unanimité, instaure notamment une garantie de l’État sur les prêts octroyés aux entreprises par les banques pour 300 milliards d’euros et ouvre des crédits d’urgence pour financer l'activité partielle, rendue plus protectrice pour les travailleurs, et un fonds d'indemnisation pour les très petites entreprises, co-financé par les régions.

Quels sont les pouvoirs de l’AN pour contrôler le Gouvernement en cette période d’état d’urgence sanitaire?

Techniquement les semaines de contrôle sautent. Mais ce n’est pas l’essentiel en ce moment. On verra en temps utile. Il y aura une commission d’enquête quand la crise sera finie.

Comment travaillez-vous actuellement ?

Je suis comme tout le monde en confinement. Je reste en contact et travaille au quotidien notamment avec les maires de ma circonscription, je réponds aux questions par mail ou téléphone.

Par exemple, dans un communiqué de presse du 23 mars 2020, dont je suis le signataire avec quatre autres députés, nous avons solennellement demandé au Gouvernement d’autoriser immédiatement le dépistage de tout patient fébrile et si la présence du covid19 est confirmée, de traiter les patients qui le souhaitent à l’hydroxychloroquine et à l’azithromycine sur l’ensemble du territoire national (et pas uniquement à Marseille), dans le cadre d’essais thérapeutiques sous l’égide des services spécialisés des centres hospitalo-universitaires, afin d’offrir une même chance de guérison sur l’ensemble du territoire.