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[ 25 octobre 2013 ] Imprimer

La Clinique juridique « Entreprises et droits de l’homme »

Dans le cadre de son programme d’études, le Master 2 Droits de l’homme droit humanitaire de l’Université d’Évry Val d’Essonne met en place cette année une clinique juridique « Entreprises et droits de l’homme ». Nous avons voulu en savoir plus et Frédérique Coulée, professeure de droit public à l'Université d'Évry et directrice de la formation, a bien voulu répondre à nos questions.

Qu’est-ce qu’une clinique juridique ?

Une clinique juridique est une structure qui permet l'apprentissage du droit par la pratique. Les travaux des étudiants sont utilisés pour apporter une réponse juridique à un besoin réel de groupes vulnérables. Chaque clinique comporte une problématique qui lui est propre. L’objet de la Clinique de l’Université d’Évry est de permettre à des étudiants du Master 2 Droits de l’homme droit humanitaire d’avoir une formation professionnelle approfondie dans la responsabilisation des entreprises multinationales en matière des droits de l’homme.

Le modèle de la clinique est-il fréquemment pratiqué dans les universités françaises ?

Cet enseignement pratique du droit se fonde sur un modèle d’enseignement nord-américain (les Law Clinics) peu diffusé en Europe. Depuis plus de quarante ans, les Law Clinics offrent aux étudiants une occasion unique d’apprentissage. Elles permettent la compréhension des dimensions stratégiques et éthiques de la profession et l’acquis de nombreuses compétences et valeurs nécessaires à la pratique du droit. Pour de nombreux étudiants, la participation à une clinique est l'une des expériences les plus enrichissantes qu'ils auront de la Faculté de droit. Notre Clinique souhaite offrir cette expérience aux étudiants du Master 2 mais vise également à favoriser leur insertion professionnelle en fin de formation.

De quelle manière les étudiants sont-ils impliqués dans la Clinique ?

Les étudiants sont soutenus par les différents acteurs (enseignants-chercheurs, avocats, responsables d’ONG) travaillant sur la problématique des entreprises et des droits de l’homme. À l’aide de ces acteurs, nos étudiants font des recherches, des rapports d’expertise et préparent des dossiers contentieux en la matière sur des thèmes en lien avec le respect des droits de l’homme par les entreprises.

Comment les activités des étudiants s’intègrent-elles dans la pratique des entreprises ?

L'activité des entreprises a une influence profonde sur la vie et les moyens de subsistance des personnes à travers le monde. Sans respect des droits de l’homme, cette influence peut être désastreuse comme l’a rappelé la catastrophe de Dacca, survenue dans des ateliers de confection au Bangladesh en avril 2013. Le but de notre Clinique est de former des avocats et juristes capables de prendre en compte les différents enjeux de la protection des droits de l’homme au sein des entreprises.

En même temps, la Clinique a une approche positive. Elle permettra d’accompagner une entreprise multinationale en vue de respecter un ensemble de principes et de normes largement reconnus, de favoriser un comportement responsable en matière des droits de l’homme.

En quoi la Clinique de l’Université d’Évry a-t-elle une véritable implantation locale ?

Nous mettons en place à l’heure actuelle différents partenariats avec des acteurs locaux, comme le Tribunal de grande instance, la Chambre de commerce et d’industrie de l’Essonne, ainsi que la mairie d’Évry. Notre Clinique vise à créer un pont entre les acteurs du terrain et le monde académique sur des questions de droits de l’homme et à inscrire les activités de la Faculté de droit dans la vie de la Cité.

http://www.univ-evry.fr/fr/index.html

Le questionnaire de Désiré Dalloz

Quel est votre meilleur souvenir d’étudiant ?

Il s’agit du cours de relations internationales, assuré par Gilles Cottereau lorsque j’étais étudiante en première année de droit à l’Université du Maine. Je découvrais à la fois la discipline, qui me passionnait et un cours magistral en amphithéâtre. J’ai immédiatement su que c’était vers cela que je souhaitais me tourner.

Quel est votre héros de fiction préféré ?

Tintin. Je lui reconnais la curiosité, le courage, la persévérance et la fidélité en amitié. Il est un personnage de son époque mais il a aussi su changer, abandonner ses positions les plus contestables et se tourner vers l’avenir.

Quel est votre droit de l’homme préféré ?

Le droit à l’eau. Il devrait être une évidence et pourtant, il pose encore des problèmes de définition en droit international et suscite bien des réticences de la part des États, y compris les plus développés, qui garantissent largement l’accès à l’eau de leur population. Dans les pays émergents, il constitue un enjeu de la première importance. Le droit à l’eau nous rappelle qu’il faut souvent se battre pour imposer des droits.

 

Auteur :M. B.


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