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[ 22 juin 2023 ] Imprimer

La note de synthèse au CRFPA

La note de synthèse est l’épreuve phare du CRFPA. Demande-t-elle de ne rien savoir mais de tout comprendre pour le transmettre en un minimum de mots ? Ou bien s’agit-il de tirer les substantifiques moëlles des documents et de les assembler ? Faut-il faire un plan ? Ou au contraire un seul développement ? Je compte bien sur Nicolas Kilgus et Thibault de Ravel d’Esclapon, respectivement professeur et maitre de conférences à l’Université de Strasbourg, coauteurs d’un ouvrage sur le sujet pour m’en révéler certains secrets.

En quoi consiste l’épreuve de la note de synthèse de l’examen d’entrée dans un Centre Régional de Formation Professionnelle des Avocats ?

C’est l’épreuve qui inaugure la session d’examen pour entrer au CRFPA, assez fortement coefficientée. Elle porte bien son nom : il s’agit de synthétiser – en quatre pages maximum – un corpus documentaire, plus ou moins long, en fonction du sujet qui est bien souvent d’actualité. L’épreuve est longue, elle dure 5 heures, soit un temps particulièrement long auquel les étudiants sont peu habitués. Et bien souvent, ceux-ci sont un peu déconcertés parce que c’est l’une des premières fois qu’ils sont confrontés à cette épreuve. Avec notre ouvrage, nous avons voulu tenter de les y habituer !

Quelles qualités particulières demande-t-elle ?

Évidemment, un réel esprit de synthèse ! Il faut citer tous les documents et savoir hiérarchiser les informations : certaines sont essentielles, secondaires, illustratives, … peu pertinentes …. Mais surtout, il faut être en mesure de comprendre son rapport à la lecture et de l’apprivoiser. On est inégaux devant la lecture. Certains lisent plus vite que d’autres, l’on n’y peut rien et cela ne doit pas être source de stress. Ce n’est pas insurmontable, il suffit juste de le savoir. C’est en fonction du temps consacré à la lecture qu’on organise les autres étapes de l’exercice, ce qui nous conduit à affirmer qu’il n’y a pas de « timing standard ». Il faut aussi être capable de faire preuve d’abnégation et de se résister à soi-même : la note de synthèse, même si elle porte sur un sujet débattu, n’est pas un exercice où l’on donne son avis.

Comment s’y entraîner ?

Pour s’entraîner, il faut s’entraîner ! Il faut en faire et en refaire. Il est important d’aller aux notes qu’organise l’IEJ de votre faculté, et en faire, chez soi, seul. C’est le seul moyen de ne pas oublier des documents, de s’habituer à la lecture, de comprendre les basculements fréquemment mobilisables, d’apprendre à rapidement envisager un plan, etc. Les étudiants doivent essayer de comprendre, à chaque fois, dans quel ordre les documents nécessitent d’être lus.

Quels sont vos principaux conseils ?

D’abord lire l’actualité ! C’est un bon moyen de ne pas être déconcerté par un sujet. Quand on connaît la problématique (sans utiliser ses connaissances personnelles pour la note !), la tâche est plus simple. Ensuite, les étudiants doivent prendre en compte leur fatigue ! Si un texte apparaît complexe, lisez-le de suite ! Enfin, il faut tenter de se mettre dans « l’esprit » du rédacteur du sujet : chaque document est choisi et il convient de s’interroger quant à la dynamique souhaitée (si une information revient plusieurs fois, cela peut vouloir signifier quelque chose !).

Le questionnaire de Désiré Dalloz

Quel est votre meilleur souvenir d’étudiant ?

T. : Quand j’ai compris que je voulais enseigner le droit ! Et que j’allais peut-être rester toute ma carrière à l’Université.

N. : Suivant la même idée, je dirais en Master 2 lorsque j’ai découvert, au travers du mémoire, la recherche et l’envie de faire une carrière à l’Université. Puis, plus tard, lorsque ce vœu s’est réalisé !

Quels sont votre héros et votre héroïne de fiction préférés ?

N. : Kevin Lomax dans L’avocat du diable.

T. : En ce moment le juré 8 dans Douze hommes en colère ! 

Quel est votre droit de l’homme préféré ?

T. : Le droit de la défense.

N. : Le droit à la dignité.

 

Auteur :MBC


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