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[ 28 avril 2016 ] Imprimer

Le Collège de Droit de Montpellier

« Si la maîtrise de la technique juridique est indispensable, elle n’est pas suffisante à la formation d’un bon juriste » annonce le site du Collège de Droit de Montpellier. Mais alors que faut-il de plus à un juriste ? Pour répondre à cette question, Dalloz Actu Étudiant a interviewé Carine Jallamion, professeur, directrice du collège.

Quels sont les objectifs du Collège de droit ?

Il s’agit de former les étudiants qui le souhaitent et qui ont un bon niveau général de façon aussi complète que possible : ainsi, en plus des enseignements généraux, suivent-ils d’autres cours guidés par une approche historique, économique, philosophique, sociologique, culturelle, « humaniste » (au sens des humanités classiques) du Droit. Cela doit leur permettre d’établir des liens intellectuels entre les différentes matières, de prendre de la hauteur, de réfléchir de façon plus approfondie en disposant de davantage de connaissances et d’esprit critique.

Comment s’organise concrètement la formation dispensée par le Collège ?

L’année se répartit en deux temps : pendant les semestres de cours les étudiants suivent quelques heures hebdomadaires, puis lorsque les examens sont achevés, en mai et juin, ont lieu des séminaires qui ne portent pas directement sur les matières déjà enseignées et qui favorisent l’ouverture d’esprit. L’année se clôt enfin par le procès fictif d’un grand personnage historique ou romanesque (Scarlett O’Hara, Jules César, Emma Bovary…) ainsi que par un grand oral pour les étudiants de 3e année, qui étudient et présentent une œuvre juridique incontournable.

Quel est le profil de l’étudiant admis pour cette formation complémentaire ?

Il s’agit avant tout d’un étudiant motivé, prêt à s’investir autant qu’il le peut, dans son travail mais aussi sur le plan personnel. J’attends d’un étudiant au Collège de Droit qu’il ait la soif d’apprendre, de découvrir et de comprendre. J’attends aussi qu’il ait un comportement exemplaire d’humilité face au savoir, de respect et d’entraide au sein de sa promotion. Un tel étudiant doit enfin avoir un bon niveau général afin de pouvoir consacrer du temps au Collège.

Que pensez-vous de la motion de la conférence des présidents d’Université du 18 février dernier en réaction à l’arrêt du Conseil d’État du 10 février jugeant illégale la sélection en master en l’absence de décret listant les formations concernées ?

Comme juriste je suis davantage favorable à la sélection à l’entrée en Master 2, soit au seuil de l’année de spécialisation, conformément à la cohérence pédagogique propre au Droit et afin de permettre l’accès aux concours.

Les études de Droit sont des études exigeantes. En tant que professeurs nous essayons d’apporter à chacun ce dont il a besoin. Ainsi le tutorat soutient ceux qui sont en difficulté tandis que des formations telles que le Collège de Droit, les magistères… favorisent l’émulation parmi les meilleurs, identifiés grâce à la sélection. À l’entrée du Master 2, celle-ci devient indispensable afin de ne pas mentir aux étudiants en leur faisant croire qu’ils auront la même réussite professionnelle en accédant au même diplôme, alors que tous n’ont pas le niveau suffisant.

Le questionnaire de Désiré Dalloz

Quel est votre meilleur souvenir d’étudiant ? Ou le pire ?

Le meilleur, en hypokhâgne comme à l’université, ce sont des cours avec certains professeurs exceptionnels qui m’ont permis d’associer les études au plaisir intellectuel, grâce à leur intelligence, leur générosité et leur pédagogie. C’est aussi à chaque fin d’année la proclamation des résultats dans le beau cloître de la Faculté de Droit de Montpellier.

Quel est votre héros de fiction préféré ?

J’en affectionne plusieurs : Ariane et Solal, les héros de Belle du Seigneur, le Don Fabrizio du Guépard, Scarlett O’Hara, Jeremiah Johnson…

Quel est votre droit de l’homme préféré ?

Je citerai évidemment le droit à l’éducation en ce qu’il permet de réaliser ses ambitions grâce à son travail, son mérite et ainsi de forger son propre destin.

 

Auteur :M. B.


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