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[ 29 février 2024 ] Imprimer

Le Marathon du droit 2024

À vos marques, prêts, partez ! Nous ne sommes pas encore en juillet pour les jeux mais nous pouvons déjà participer à un marathon : celui du droit ! Mathieu Touzeil-Divina, président du collectif L’Unité du Droit, professeur à l’Université Toulouse Capitole, a bien voulu répondre à nos questions sur cette rencontre juridique et sympathique qui se déroulera le 8 mars prochain.

Qu’est-ce que le Marathon du droit ? 

Le Marathon du Droit est une fête. Une fête juridique mais une fête tout de même ! Il s’agit d’associer, au fil d’une journée, des étudiants (qui sont co-organisateurs et non simplement spectateurs), des enseignants-chercheurs et des juristes professionnels à un événement d’endurance (d’où Marathon) puisqu’il concentre en 24 heures un colloque, des jeux de révision juridique mais aussi une partie artistique ainsi qu’une soirée de clôture. L’ensemble (et nous y tenons) étant exclusivement organisé par des juristes. 

Quelle en est l’histoire ?

Le Marathon (dont il s’agit de la 5e édition) succède à 5 premières manifestations, mancelles, de « 24 heures du Droit » de 2011 à 2016. Il s’agit donc du 10e anniversaire de l’événement puisqu’aux premières « 24 heures du Droit » alors placées sous le parrainage du regretté Robert Badinter, l’esprit du Marathon était déjà là : organiser, avec tous les acteurs de la communauté juridique, une « fête du Droit » à l’instar de celles portées depuis par la Conférence des doyens des Facultés de Droit avec laquelle nous avons plusieurs fois agi de conserve. 

De quoi se composera-t-il en 2024 à Toulouse ?

Cette année, le Marathon comprendra quatre moments : 

- un colloque universitaire qui célébrera des « anniversaires juridiques » propres à ce mois de mars 2024 : comme la Loi sur la Laïcité scolaire du 15 mars 2004, la Loi syndicale dite Waldeck-Rousseau du 21 mars 1884, la Loi sur les Écoles de Droit du 13 mars 1804 ainsi que deux autres clins d’yeux appuyés envers le Master Droit de la Santé, co-organisateur de l’événement : les 25 ans de sa création mais aussi la naissance d’un grand promoteur de la santé mentale et de la médecine légale en France, Gérard Marchantné le 11 mars 1813. Au titre des anniversaires, par ailleurs, il n’aura pas échappé aux organisateurs que sera également célébrée la journée internationale des droits des femmes. 

- Parallèlement au colloque, qui est le cœur académique de ce Marathon, est présentée au public — et jouée et écrite uniquement là encore par des juristes — une pièce de théâtre qui propose « Une vie de Gérard Marchant » depuis son enfance jusqu’à sa mort romanesque. 

- En outre, en début comme en fin de journée, le Marathon propose à celles et à ceux le souhaitant de participer à des jeux (rallye photo dans la ville rose le matin) et quizz de révisions juridiques (en fin d’après-midi) organisés depuis vingt années déjà par les créateurs du Collectif L'Unité du Droit. 

- Enfin, le Master Droit de la Santé et son association estudiantine a prévu un moment festif pour clore ce moment. 

Un site dédié présente l’événement. Et plus spécialement la partie « jeux » et la partie « colloque » !

Cela dit, sans le savoir, vous aviez raison d’associer spontanément le Marathon aux Jeux Olympiques de 2024 puisque le Collectif L'Unité du Droit prépare (avec une présentation au public le 13 mai 2024 à l’Insep de Paris-Vincennes) un ouvrage et un colloque qui y seront consacrés et présentés dès le 8 mars à Toulouse ! Le Marathon du Droit fait ainsi partie des 20 événements des 20 années de l’association, créée en 2004. 

Quel est l’esprit de ces 24 heures ?

Historiquement, l’événement a été créé par une association (le Collectif L'Unité du Droit) mais ce, toujours en association avec une ou plusieurs Universités partenaires permettant ainsi une réunion — sans cesse renouvelée — des acteurs et des motivations, des étudiants et des enseignants-chercheurs ainsi que des nombreux partenaires publics et privés. Tous et toutes ont cette envie commune de partager, de communiquer voire de communier ensemble dans un moment qui sort volontairement de l’unilatéralité académique d’un colloque imposé par des sachants à des apprenants au profit d’une rencontre multilatérale où chacun a la parole et le droit de proposer et d’agir ; le tout dans une ambiance qui se veut plus détendue. 

Le questionnaire de Désiré Dalloz

Quel est votre meilleur souvenir d’étudiant ?

J’étais en maîtrise (on dirait Master 1 aujourd’hui !) à Nanterre et je suivais le cours passionnant de la professeure Antoinette Ashworth en droit des services publics. J’étais captivé par cette enseignante qui animait ses cours avec tant d’humanité et de sympathie. À la fin de ceux-ci, souvent, nous pouvions échanger avec elle et poursuivre même parfois autour d’un café. En l’occurrence, c’était en plein cours, à propos des services publics industriels et commerciaux et nous étions dans le petit amphi qui s’appelle désormais « Guy Carcassonne ». La professeure s’est brusquement interrompue et m’a fixé droit dans les yeux trois longues secondes qui m’ont paru une éternité. Puis elle a éclaté de rire (personne ne comprenait) et a dit : « Ah ! mais vous vous êtes coupé les cheveux Mathieu, je ne vous reconnaissais pas »… puis elle a repris son cours comme si de rien n’était. Je n’avais effectivement plu les cheveux longs mais je ne m’y attendais pas ! 

Quels sont votre héros et votre héroïne de fiction préférés ?

Pour l’héroïne, c’est Antigone parce qu’elle sait écouter son cœur et le sentiment de Justice plutôt que la Loi formelle des hommes et qu’elle sait conséquemment dire « non ». C’est peut-être aussi parce qu’elle me fait penser à ma mère. Pour le héros, il s’agit du Signor Vitalis dans le Sans Famille d’Hector Malot un peu d’ailleurs pour les mêmes raisons : il écoute d’abord son cœur, sait être protecteur sans se fier du qu’en-dira-t-on et incarne ainsi une sorte de « force tranquille ». C’est peut-être aussi parce qu’il me fait penser à mon père… 

Quel est votre droit de l’homme préféré ?

Sans nul doute : le droit d’être différent (et donc le principe constitutionnel d’Égalité) dans une société qui parfois, y compris à l’Université, le nie trop facilement y préférant la morne similarité du groupe. 

 

Auteur :MBC


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