[ 16 juillet 2020 ]

Le métier d’éditeur juridique en question

Quel est le rôle d’un éditeur ?

L’éditeur est le passeur des contenus entre un auteur et un lecteur. Il est le premier à lire le tapuscrit. Parfois c’est l’auteur qui est à l’initiative du projet éditorial. Parfois c’est l’éditeur qui le lui commande. Il discute avec l’auteur tout au long de l’écriture pour l’encourager et pour que l’ouvrage réponde aux besoins du lecteur qui sont prédéfinis dans une charte éditoriale élaborée au sein de la maison d’édition. C’est l’éditeur qui inscrit l’ouvrage dans la chaîne éditoriale où chaque maillon est également important : directeur scientifique, marketeur, graphiste, compositeur, producteur, fabricant, imprimeur, distributeur, diffuseur, commercial, libraire. Tous travaillent avec deux leitmotivs : respect des budgets, respect des délais : C’est une course contre la montre pour servir le lecteur !

Quelle est la formation de l’éditeur ?

Pour comprendre le tapuscrit, il est utile d’avoir des connaissances dans le domaine de la maison d’édition ; par exemple, avoir fait des études de droit est un atout essentiel pour entrer dans l’édition juridique. Mais pas seulement, un master en édition est extrêmement recommandé pour la maîtrise de la chaîne éditoriale et éventuellement pour développer la fibre commerciale nécessaire à ce métier. Avec un peu de chance, comme c’est le cas chez Dalloz, la formation continue permet de s’adapter aux techniques et aux enjeux nouveaux de cette branche en pleine révolution numérique. 

Qui sont les intervenants de la chaîne du livre ?

Oh je ne peux pas vous répondre en détail dans ce format court ! Mais par exemple, le directeur scientifique, expert dans le domaine de la maison d’édition, participe à l’élaboration de la charte éditoriale et au choix d’un auteur. Le compositeur met le texte de l’auteur en page pour la version papier ou en Standard Generalized Markup Language (« langage de balisage généralisé normalisé » - SGML) pour la version numérique. Le distributeur stocke les milliers d’exemplaires d’un même titre et les transporte dans les librairies où ils doivent être mis en vente le même jour sur tout le territoire français. 

Qu’est-ce que la loi « Lang » ?

C’est la loi n° 81-766 du 10 août 1981 relative au prix du livre, portée par le juriste alors ministre de la Culture, Jack Lang. Elle instaure un prix unique du livre neuf pour lutter contre la monopolisation du marché par les magasins de grande distribution. Elle interdit ainsi les remises supérieures à 5% du prix public ; en effet celles-ci ne permettraient pas aux libraires indépendants de continuer leurs activités. Une instruction de la Direction générale des impôts du 30 décembre 1971 a donné une définition du livre : « Ensemble imprimé, illustré ou non, publié sous un titre, ayant pour objet la reproduction d’une œuvre de l’esprit d’un ou plusieurs auteurs en vue de l’enseignement, de la diffusion de la pensée et de la culture. ». C’est l’article 1er de la loi du 26 mai 2011 qui a étendu la politique du prix unique aux livres numériques. La loi ne s’applique qu’aux livres dits « homothétiques » aux livres imprimés, mais elle admet les livres numériques incluant des « éléments (…) propres à l’édition numérique » sous réserve du caractère accessoire de ces derniers. Vous voyez que le livre n’est pas qu’une source de savoirs, c’est aussi un modèle économique !

Le questionnaire de Désiré Dalloz

Quel est votre meilleur souvenir d’étudiant ?

Monsieur le professeur Philippe Malaurie dans l’amphi gigantesque de l’Université Panthéon-Assas qui nous donnait rendez-vous tous les lundis pour le lendemain « à l’heure où les oiseaux font cui-cui-cui ! ». C’était ma première année de droit ! Quel sentiment de liberté des études à la faculté !

Quels sont votre héros et votre héroïne de fiction préférés ?

Le comte de Monte Cristo pour son intelligence, sa ténacité et le côté obscur de sa force. Pour les mêmes raisons, et c’est aussi une histoire de vengeance privée, Mildred Hayes (interprétée par Frances McDormand) dans le film Three Bilboards.

Quel est votre droit de l’homme préféré ?

Le droit à un procès équitable (Conv. EDH, art. 6).