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L’épreuve du grand oral
L’épreuve du grand oral consiste en « un exposé de quinze minutes après une préparation d’une heure, suivi d’une discussion de quinze minutes avec le jury, sur un sujet relatif à la protection des libertés et des droits fondamentaux permettant d’apprécier l’aptitude à l’argumentation et à l’expression orale du candidat » (Arr. 11 sept. 2003, art. 8).
Épreuve reine de l’examen d’entrée du CRFPA, le grand oral est redouté par les candidats. Un jury fictif leur donne de précieux conseils.
Qu’attend-on du candidat ?
On attend du candidat qu’il démontre une aptitude à s'exprimer oralement et à argumenter en mettant en avant une bonne culture juridique et plus largement une bonne culture générale (politique, économique et sociale). Il est très important que l’étudiant organise sa pensée, argumente, c'est-à-dire articule une succession d’idées afin de convaincre du bien-fondé de sa problématique et de la réponse retenue.
L’exercice du grand oral ne suppose pas de tout connaître ! Au contraire, il n’est exigé du candidat qu’une bonne connaissance des fondamentaux (le programme de licence : droit civil, droit pénal, droit administratif et droit social et droit constitutionnel). Il ne faut jamais perdre de vue que l’étudiant est dans une épreuve de libertés fondamentales et qu’il faut, en conséquence, qu’il se serve de ses connaissances dans cette perspective.
L’épreuve permet d’évaluer le candidat sur sa capacité d’argumentation et sur sa prestation oratoire. Il s’agit pour l’étudiant de montrer qu’il est un citoyen averti. Il doit être capable d’apporter la plus-value du juriste et non de faire état de considérations de « comptoir du café du commerce » ou de traiter le sujet à partir de considérations personnelles, politique morales ou religieuses.
La préparation et l’exposé
La préparation est un moment important mais qui est relativement court. Il est indispensable de ne pas se disperser notamment en se jetant sur les différents codes et recueils de textes disponibles.
Le premier réflexe doit être de se concentrer sur le sujet, c'est-à-dire de se laisser un temps de réflexion pour le comprendre et déterminer une problématique. Le temps de compréhension du sujet peut varier selon la forme de celui-ci, un commentaire ou un texte nécessite plus de temps. Cependant l’intérêt d’un texte est d’aiguiller davantage dans la réflexion. Quel que soit le sujet, il ne faut pas oublier l’angle des libertés publiques.
Le temps de préparation doit aboutir à l’élaboration d’une introduction et d’un plan cohérent par rapport au sujet. Un plan simple peut suffire ce jour-là, l’essentiel est que votre pensée soit structurée pour être intelligible auprès du jury et que vous démontriez que vous avez cerné le sujet et les idées essentielles.
Lors de l’exposé, le respect du temps d’épreuve fait aussi partie de l’exercice. Il faut donc s’approcher le plus possible des 15 minutes.
La discussion avec les membres du jury
L’exposé terminé, l’épreuve ne s’arrête pas, elle continue sous une autre forme, celle de la discussion pendant 15 minutes.
Il s’agit ici d’approfondir ou de revenir sur les propos du candidat lors de son exposé. La discussion n’est pas à envisager systématiquement comme une remise en cause des propos de l’étudiant ; le jury cherche à mieux comprendre ou encore à vérifier sa capacité de raisonnement ou de résistance face à des positions contradictoires. Le candidat doit ainsi maintenir sa position lorsqu’elle est argumentée, mais également savoir écouter le jury lorsqu’ils pointent une faiblesse dans le raisonnement.
En toute hypothèse, le candidat ne doit pas se départir de son calme. Il ne faut jamais agresser le jury ! Au contraire, l’étudiant doit démontrer qu’il est heureux d’être là et de discuter. Le candidat ne doit ni souffler, ni se fermer à la discussion : ce sont des attitudes négatives qui peuvent être sanctionnées. De même, il ne doit pas se désunir si il n’arrive pas à répondre à une question, ce n’est pas une question qui détermine la note mais l’ensemble de ses réponses et son comportement.
Quels sont les pièges à éviter ?
Le candidat n’est pas dans une épreuve de récitation de cours. Il est là pour réfléchir à partir du sujet qui lui a été attribué. Il ne doit pas refuser l’obstacle et doit traiter quoi qu’il arrive le sujet.
Lors de l’exposé, le candidat ne doit pas lire ses notes. Il doit communiquer avec le jury et démontrer sa capacité à s’exprimer pour des interlocuteurs comme il sera amené à le faire dans une salle d’audience. L’étudiant doit se placer dans la logique d’un entretien professionnel vis-à-vis du magistrat et de l’avocat. Ils doivent, au terme de cette épreuve, avoir envie de travailler ce candidat, tout en le percevant comme un juriste de qualité. Dès lors, la tenue, le comportement sont autant d’atouts si l’étudiant respecte les règles d’usage.
Le candidat doit éviter : de montrer trop son stress, de couper le jury lors des questions, ne monopoliser la parole lors de la discussion. Les réponses courtes et argumentées sont les mieux ressenties.
Pour la présentation, l’étudiant doit entrer dans la salle en saluant le jury (Monsieur/Madame le président, Madame, Monsieur) et attendre qu’on lui dise de s’asseoir.
Pendant la prestation, le candidat doit éviter de tripoter ses mains, crayons, bracelets, cheveux, etc. Cela peut distraire ou pire agacer et donc faire perdre au jury le fil de vos propos. Il doit aussi balayer régulièrement l'ensemble des interlocuteurs du regard afin qu’aucun d’eux n’ait l’impression de n’être là qu’à titre figuratif.
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