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[ 8 juin 2010 ] Imprimer

Les 10 ans de la collection « Nouvelle Bibliothèque de Thèses » des Éditions Dalloz

Depuis 2000, les Éditions Dalloz publient dix thèses de droit dans la collection « Nouvelle Bibliothèque de Thèses », choisies sur de stricts critères d’excellence et d’originalité. À l’occasion de cet anniversaire, Julie Alix — un des dix auteurs de la sélection 2010 et aujourd’hui maître de conférences à l’Université du Maine — a accepté de répondre à nos questions.

Sa thèse, Terrorisme et droit pénal. Étude critique des incriminations terroristes, soutenue sous la direction de Geneviève Giudicelli-Delage, a également reçu le Prix André Isoré de la Chancellerie des Universités de Paris.

Le choix d’un sujet de thèse est particulièrement important. Comment et pourquoi avez-vous décidé de traiter du terrorisme en droit pénal ?
J’ai choisi de traiter ce sujet parce que le terrorisme est aujourd’hui conçu par le législateur comme l’une des plus graves criminalités et que pour lutter contre le terrorisme, toutes les ressources répressives du droit pénal sont mobilisées. Traiter du terrorisme en droit pénal, c’est donc aborder la question du dérogatoire en droit pénal. Or, paradoxalement, c’est, je pense, sous l’angle du dérogatoire que l’on perçoit le mieux les mutations du droit pénal contemporain.

Votre objectif et votre espérance est de démontrer que même dans la lutte contre les plus graves criminalités, la répression doit toujours avoir un « sens ». Pourquoi cette quête du sens et quel est ce sens ?
J’ai travaillé principalement sur la question des incriminations terroristes. Or, le premier constat de ma thèse est que les incriminations terroristes sont aujourd’hui si nombreuses et si floues que personne ne peut dire précisément ce qu’est le terrorisme et ce qui ne l’est pas, qui est un terroriste et qui ne l’est pas. Le second constat, c’est que la crainte du terrorisme conduit à qualifier de terroristes des comportements en pratique très éloignés du terrorisme et qui n’ont rien à voir avec la « terreur » qui est censée caractériser le terrorisme (par exemple, le fait de louer un appartement à une personne qui fabrique des faux papiers pour les revendre à des réseaux terroristes est un acte de terrorisme au sens de la loi française). Les incriminations terroristes dérogent à tous les principes fondamentaux de l’incrimination. Or, à mon sens, la gravité d’une criminalité ne doit pas tout justifier. Réintroduire du sens, c’est chercher à rétablir l’équilibre : ne sacrifier ni l’efficacité de la répression, ni les principes fondamentaux. C’est donc chercher à respecter la politique criminelle élaborée par le législateur et légitimée par toutes les instances de protection des droits fondamentaux, tout en réintroduisant une éthique de l’incrimination. Notamment, cela implique de rechercher une meilleure articulation entre les incriminations terroristes et les incriminations de droit commun, déjà très nombreuses, afin de circonscrire le champ du dérogatoire.

La préparation et la rédaction d’une thèse demandent beaucoup de travail de recherches. Quels ont été pour vous les moments les plus enrichissants tout au long de ces années ?
Les moments les plus enrichissants ont aussi été les plus difficiles : c’était pour moi toute la phase de rédaction, qui impose de puiser au fond de soi-même et de mettre ses idées, ses intuitions, à l’épreuve des mots et de la rigueur de l’écrit.

Vos travaux viennent de paraître dans la « Nouvelle Bibliothèque de Thèse ». Est-ce pour vous « un petit plus qui fait la différence » et que peut vous apporter cette publication ?
Cette publication me fait un immense plaisir : c’est un tel honneur ! La « Nouvelle Bibliothèque de Thèses » est une collection très prestigieuse et cette publication est une formidable publicité pour mes travaux. Elle permettra certainement à ma thèse de toucher des publics plus variés, des publics qui ne se donnent pas forcément la peine d’aller lire une thèse au format microfiché ! Mais surtout, grâce à cette publication, ma thèse sera accessible dans de nombreuses bibliothèques. J’espère qu’elle aidera ou inspirera des étudiants ou d’autres chercheurs... C’est en soi un merveilleux aboutissement.

 

■ Le questionnaire de Désiré Dalloz

Quel est votre meilleur souvenir d’étudiant ? Ou le pire ?
Mes meilleurs souvenirs datent de mes premières années à l’Université de Caen : s’y mêlent des souvenirs sur les bancs de la fac, mais aussi des souvenirs plus personnels puisque j’y ai rencontré mon compagnon.
Mes pires souvenirs, ce sont les exposés de M2 : ils ont été une énorme source de stress !

Quel est votre héros de fiction préféré ? Pourquoi ?
La marquise de Merteuil dans Les Liaisons dangereuses : elle est brillante, mais tellement seule qu’elle inspire plus la pitié que l’admiration.

Quel est votre droit de l’homme préféré ? Pourquoi ?
La liberté d’expression, puisque c’est elle qui me permet d’exercer ce beau métier.

 

 

Sur les conditions de participation pour la sélection 2011 de la « Nouvelle Bibliothèque de Thèses » pour les thèses de droit et de science politique

 Chaque année, les Éditions Dalloz publient dans sa collection « Nouvelle Bibliothèque de Thèses » dix thèses de droit ainsi que trois thèses en science politique. Les thèses primées donnent lieu à l’établissement d’un contrat d’édition conforme aux usages de la profession et prévoyant, notamment, le versement de droits d’auteur proportionnels aux ventes. La publication n’est conditionnée à aucune participation financière de l’auteur.

Au titre du programme 2011, les membres de notre jury universitaire procéderont à la sélection de nouveaux titres. Les conditions de participation aux concours sont les suivantes :

Pour le droit :
– avoir soutenu sa thèse entre le 1er avril 2009 et le 31 mars 2010 ;
– avoir obtenu la mention « très honorable, avec félicitations du jury ».

Pour la science politique :
– avoir soutenu sa thèse entre le 1er janvier 2009 et le 31 mai 2010 ;
– avoir obtenu la mention « très honorable, avec félicitations du jury ».

Les dossiers de participation doivent être adressés, avant le 30 juin 2010, aux Éditions Dalloz, à l'attention de Marie-Françoise Poey, 31-35 rue Froidevaux 75685 Paris cedex 14 (tél. 01 40 64 54 32), accompagnés d’un exemplaire de la thèse, du rapport de soutenance, d’un CV et, éventuellement, d’une lettre de recommandation du directeur de thèse.

Les résultats seront annoncés courant septembre 2010 pour une publication en 2011.

 


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