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Les bitcoins
Le Bitcoin est une monnaie dont la création et la gestion reposent sur l’utilisation des nouvelles technologies, informatique et télécommunications. Cette définition, qui a le mérite d’être simple, nécessite des éclaircissements que Thierry Bonneau, professeur à l’Université Panthéon-Assas (Paris II), spécialiste de droit bancaire et financier, a accepté de nous donner.
Quel est le contexte de la création de cette monnaie virtuelle ?
Les origines du bitcoin remontent à 2008 avec la publication des spécifications du système bitcoin par Satoshi Nakamoto. Le premier bloc appelé « block genesis » de 50 bitcoins est créé en 2009. La même année est mis en place un taux de change. La parité bitcoin-dollars est atteinte en 2011, le buzz médiatique pouvant dès lors commencer. Depuis les monnaies virtuelles suscitent enthousiasmes et inquiétudes.
La philosophie est contestataire. On considère en effet que le système financier supervisé par des autorités centralisées et prenant appui sur des tiers de confiance comme les intermédiaires financiers est corruptible et donc potentiellement défaillant. Le bitcoin traduit ainsi une révolte. Dans le même temps, on fait remarquer que le bitcoin est, comme les autres monnaies virtuelles, sans lien avec l’économie réelle et qu’il participe du système financier parallèle qui serait opaque et permettrait un certain nombre de contournements, notamment au regard de la lutte contre le blanchiment d’argent.
Existe-t-il une définition juridique du Bitcoin ?
Le bitcoin est, comme l’Ether et le Ripple, des monnaies virtuelles ou encore des crypto-monnaies. Il ne fait l’objet d’aucune définition juridique. On fait remarquer que d’un point de vue économique, il peut remplir les fonctions économiques de la monnaie, à savoir la triple fonction de mesure, de paiement et d’échange. En revanche, d’un point de vue juridique, deux arguments sont avancés pour nier la qualité de monnaie : le bitcoin n’est pas visé par l’article. L. 111-1 du Code monétaire et financier qui indique que l’Euro est la monnaie de la France ; son pouvoir libératoire n’est pas universel et est limité aux individus qui l’acceptent.
Quel est son rapport avec la blockchain ?
La blockchain est le protocole associé au bitcoin. Le terme couvre des registres décentralisés qui permettent de réaliser des transferts de propriété dans le réseau internet sans avoir recours à un tiers de confiance. Ces transferts s’effectuent moyennant le paiement d’un certain nombre de bitcoin et sont validés par un système de signatures numériques.
Peut-on acheter et spéculer avec les bitcoins ?
Le bitcoin est utilisé par acheter des biens et des services auprès des professionnels qui l’acceptent. Il est également utilisé pour spéculer. Le cours du bitcoin comme d’autres crypto-monnaies, tel que le Ripple, a fort augmenté. Mais ces monnaies virtuelles sont très volatiles et des baisses spectaculaires ont pu être constatées ces dernières semaines.
Le questionnaire de Désiré Dalloz
Quel est votre meilleur souvenir d’étudiant ? Ou le pire ?
Des os de poulet sans chair dans un restaurant universitaire lors d’un déjeuner, en 4° année de droit, avec un ami.
Quel est votre héros de fiction préféré ?
Alix, créé par Jacques Martin, en raison de sa capacité à réagir et à surmonter les obstacles et parce que l’Antiquité est une période historique passionnante.
Quel est votre droit de l’homme préféré ?
La liberté de pensée et d’expression ainsi que le respect de la vie privée qui me paraissent menacés dans une société à tendance post démocratique.
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