[ 17 octobre 2019 ]

Témoignages de Grand Oral

Comment définiriez-vous l’épreuve du Grand Oral ?

JB : L’épreuve du Grand oral est à mon sens un « oral de comportement » plus qu’un oral de connaissance pur. On juge réellement de la capacité de l’étudiant à raisonner dans une situation de stress. Si on a le droit de ne pas tout savoir on ne doit pour autant jamais abandonner, il faut toujours tenter de réfléchir à l’aune des libertés fondamentales pour se sortir d’une question piège.

LR : Le Grand Oral est une épreuve où il est nécessaire d’avoir des connaissances dans de multiples thèmes, une certaine attitude, ainsi qu’un peu de chance quant au tirage au sort du sujet. Il est nécessaire de pouvoir contrebalancer plusieurs libertés mais aussi de parler de sujets très juridiques pour les questions. Enfin et surtout, il s’agit d’un oral où le jury est là pour « nous tester » : voir notre manière de réagir au stress. Il n’est pas nécessaire de savoir répondre à toutes les questions, il faut démontrer notre capacité à réfléchir et à s’interroger. 

IC : Pour moi l’épreuve du Grand Oral est une épreuve pratique. J’entends par là qu’il faut certes avoir une bonne base de connaissances mais je pense que les membres du jury attendent surtout une attitude. L’objectif n’est pas de savoir répondre à toutes les questions mais de montrer qu’on a la capacité de réfléchir à chaque problématique posée au regard des droits et libertés fondamentaux et ce, même si on ne connaît pas la réponse à la question. 

Quel était votre sujet au Grand Oral et quelle fût votre première impression ?

JB : J’ai eu droit à un beau sujet transversal, « Le consentement à la violation d’une liberté fondamentale » (IEJ de Lille). Ma première impression fut surtout une première réaction : la stupeur… je ne m’attendais pas à un sujet formulé de la sorte mais j’ai très rapidement pris conscience de la nécessité de me mettre à travailler. Que le sujet plaise ou pas, il faut agir.  

LR : Mon sujet était le droit de blasphémer (IEJ de Poitiers). Ma première réaction fut le stress, je savais que je n’avais qu’une heure devant moi et cela me paraissait vraiment très court. Je me suis laissée alors quelques minutes pour me poser et noter mes premières idées sur mon brouillon avant de me lancer réellement et d’ouvrir mes différents codes. 

IC : Mon sujet était : la haine religieuse n'est pas une maladie qui appelle un «suivi psychologique» (IEJ de Nancy-Metz). En ouvrant l’enveloppe et en voyant mon sujet j’ai été envahie par le stress, je ne savais même pas par où commencer. J’ai pris une minute pour me concentrer pour me dire « c’est le moment, faut pas lâcher, faut tout donner » et j’ai ouvert le dictionnaire pour définir la haine, après j’ai mis toutes mes idées au brouillon et j’ai construit mon plan.

Quels supports, ouvrages ou sites internet vous ont aidés à réviser le Grand Oral ?

JB : Le fascicule de ma prépa m’a beaucoup aidé car il était clair et structuré. Pour l’actualité, outre la presse généraliste j’ai notamment apprécié le blog de Roselyne Letteron Liberté, libertés chéries qui permettait une réelle mise en balance des libertés fondamentales en jeu dans chaque sujet d’actualité développé.

LR : Pour me préparer, j’ai utilisé des supports divers : Liberté, Libertés chéries, les codes (notamment pour apprendre à retrouver les informations plus rapidement), les supports de ma prépa et les journaux pour suivre l’actualité tous les jours.

IC : J’avais pris la Prépa Dalloz donc j’avais des fascicules de libertés fonda, j’ai aussi lu les articles du blog Liberté, Libertés chéries et le site Dalloz Actu Étudiant. J’ai feuilleté l’ouvrage Précis de culture juridique de chez LGDJ, et différents articles que je trouvais dans l’actualité. Pour varier un peu les sources et la méthode d’apprentissage, j’écoutais des podcasts Du Grain à moudre, ils sont assez courts et permettent de s’interroger sur de nombreux sujets.

Si vous deviez choisir un unique conseil pour le Grand Oral lequel donneriez-vous ?

JB : S’entraîner seul en se filmant ! L’idée est de se donner un sujet tombé dans l’IEJ l’année précédente et se mettre en conditions réelles de préparation (c’est-à-dire en se laissant une heure de rédaction) puis de filmer sa restitution orale. Il faut ensuite regarder la vidéo en essayant d’identifier ses défauts majeurs et les axes d’amélioration. Se voir en vidéo n’est pas toujours plaisant, surtout au début, mais cet exercice permet une réelle progression par soi-même car il passe par une nécessaire prise de conscience.

LR : S’entraîner avec des amis sur des sujets pouvant tomber dans notre IEJ en respectant les conditions réelles d’examen (notamment le temps de préparation) et se poser des questions (et… très important : mettre un second collant dans le sac au cas où !).

IC : Je dirai qu’il faut toujours tout rattacher aux libertés fondamentales. Avec une amie qui passait le CRFPA avec moi on avait pris l’habitude de se poser une question tous les soirs sur les libertés fondamentales (question théorique ou d’actualité) et dès qu’on parlait d’un sujet on essayait de rechercher quelles étaient les libertés mises en balance.