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Le billet
Dignité, encore et toujours
Les avocats sont en pétard. Une des leurs a été mise en garde à vue dans les conditions dégradantes et inhumaines auxquelles sont soumis ceux qui ont droit à ce traitement dont il n’est pas excessif de penser qu’il porte atteinte à la dignité humaine. Les persifleurs relèveront qu’il a fallu qu’un des leurs soit victime de ce régime que subissent plusieurs centaines de milliers de suspects par an pour décréter la mobilisation générale. Les cyniques ajouteront que si on civilise par trop la garde à vue, mieux vaut alors la supprimer de notre paysage pénal, car l’objectif poursuivi, à savoir l’obtention des aveux du suspect, implique qu’on prenne quelques libertés avec les libertés fondamentales. Reste que rien ne justifiera jamais, dans une démocratie digne de ce nom, l’humiliation systématique des personnes placées en garde à vue. Sauf à oublier que les suspects « même soupçonnés de graves infractions restent des personnes humaines » (F. Bellivier, Libération, jeudi 19 novembre 2009, p. 23) et que l’honneur d’une démocratie est de traiter avec décence ceux-là même qui lui font honte ou la combattent.
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