Actualité > Le billet

Le billet

[ 17 mai 2010 ] Imprimer

Homosexualité et pédophilie : là où la loi distingue, M. Vanneste ne veut pas distinguer

 

En soi, ce modeste billet d'un blog mériterait à peine d'être signalé. Comme il émane cependant d'un parlementaire, à ce titre censé « faire la loi », on le relèvera comme une illustration des inconvénients pour un député de n'être pas accessible au raisonnement juridique même le plus élémentaire. Ainsi que le rapporte le journal Le Monde, M. Vanneste, fidèle à sa réputation, s'en est pris récemment sur son blog, une nouvelle fois à l'homosexualité, qu'il persiste à vouloir rapprocher (assimiler ?) de la pédophilie. Comparant le traitement médiatique réservé aux prêtres accusés de pédophilie et celui réservé au ministre de la Culture, M. Mitterrand (que soit dit en passant, M. Vanneste avait accompagné lors de son déplacement dans son bon département du Nord), l'honorable parlementaire raille « l'atelier sémantique gay » qui aurait inventé « une prise de judo conceptuelle » consistant à faire de la pédophilie un crime quand l'homosexualité serait une vertu. Et notre député d'expliquer doctement la jonction que, immanquablement on est pourtant invité à faire entre ces deux « perversions » en considérant le cas de l'éphébophilie (attirance des hommes pour des adolescents pubères mais ambigus de traits) dont « le lien et même la confusion avec l'homosexualité » serait « patent ». Vous ne voyez pas la différence M. le député ? Mais allez donc lire la loi (pénale), cette loi que vous êtes censé faire, et vous y apprendrez que la pédophilie y est réprimée quand l'homosexualité ne l'est pas, que notre Droit considère non sans raison que l'on ne peut pas placer sur un même plan des relations sexuelles dérobées à l'innocence d'un enfant au risque de blessures morales irréparables et des relations sexuelles librement consenties entre personnes de même sexe. Mais sans doute, est-ce là le fruit du complot ourdi par « l'atelier juridique gay » ? On a peut-être eu tort de vous chercher querelle sur le plan pénal et d'encourir le reproche de brimer la liberté d'expression. La bêtise n'est pas en soi pénalement répréhensible.

 

Auteur :Ph. B.


  • Rédaction

    Directeur de la publication-Président : Ketty de Falco

    Directrice des éditions : 
    Caroline Sordet
    N° CPPAP : 0122 W 91226

    Rédacteur en chef :
    Maëlle Harscouët de Keravel

    Rédacteur en chef adjoint :
    Elisabeth Autier

    Chefs de rubriques :

    Le Billet : 
    Elisabeth Autier

    Droit privé : 
    Sabrina Lavric, Maëlle Harscouët de Keravel, Merryl Hervieu, Caroline Lacroix, Chantal Mathieu

    Droit public :
    Christelle de Gaudemont

    Focus sur ... : 
    Marina Brillié-Champaux

    Le Saviez-vous  :
    Sylvia Fernandes

    Illustrations : utilisation de la banque d'images Getty images.

    Nous écrire :
    actu-etudiant@dalloz.fr