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Le billet
Jamais !
Mamudo, Gubja… Sans doute, ces villes ne vous évoqueront-elles pas grand-chose en cette époque de rentrée des amphis où l’été replie doucement ses gaules et où l’automne prend lentement possession de nos villes et de nos campagnes.
Dans ces deux villes de l’État de Yobe, situé au Nord-Est du Nigeria, au cours des mois de juillet et de septembre, près d’une centaine d’étudiants ont été assassinés par un groupe islamiste, dénommé Boko Haram, ce qui signifie « l’éducation occidentale est un pêché ».
Pour les punir de leur crime, dont on comprend qu’il consistait à étudier dans des établissements qui ne sacrifient pas au rite de l’éducation islamiste, ces étudiants ont donc été tués froidement, lâchement. Les barbares ont, en effet, pour commettre leurs crimes, ouvert le feu et lancé des grenades dans les dortoirs dans lesquels leurs victimes dormaient paisiblement comme des enfants qu’ils étaient encore.
Ce massacre des étudiants a pour raison d’être la volonté de ses auteurs d’instaurer un État islamique dans le Nord du Nigeria qui est majoritairement musulman. Au fond, il s’agit, par la terreur, d’imposer une dictature religieuse.
Plus qu’un sentiment d’horreur, de peur ou de résignation, c’est plutôt un irrésistible appel à la résistance qu’inspire cet écœurant carnage.
La guerre contre le terrorisme aveugle et sanglant qui frappe aux quatre coins du globe sera perdue par les démocraties si nous sombrons dans la peur et si nous succombons à la tentation du repli sur nous-même que veulent nous imposer les immondes barbus qui viennent jusque dans leurs draps égorger des étudiants innocents.
Faisons donc en sorte, chacun à notre façon, de leur signifier que, jamais, en dépit de leur sauvagerie, nous ne renoncerons à notre liberté de conscience et d’expression ; que, jamais, nous ne renoncerons à voyager dans les pays dans lesquels ils font couler le sang et les larmes ; que, jamais, quel qu’en soit le prix à payer, nous n’hésiterons à afficher nos convictions et défendre nos opinions ; que, jamais, nous n’abandonnerons celles et ceux qu’ils martyrisent à leur funeste destin ; que, jamais, nous n’arrêterons de vivre comme il nous chante en dépit de leurs menaces et de leur chantage ; que, jamais, la liberté qui guide nos pas ne reculera d’un pouce face à la terreur qu’ils déploient, jamais, jamais, jamais…
Ainsi, et seulement ainsi, la mort injuste de ces étudiants, nos frères, aura été parfaitement inutile dans la croisade mortelle menée par ces salops.
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