[ 15 février 2010 ]

Our brains, ou fâcher moins pour engranger plus

À l’école supérieure des beaux-arts (ENSBA) où l’on est précisément en train de négocier les subventions des pouvoirs publics pour les années à venir, on n’est manifestement guère disposé à donner dans l’impertinence. L’œuvre de l’artiste chinoise Siu-Lan Ko, qui devait faire partie d’une exposition dans le cadre d’un partenariat avec le Royal College of Art de Londres, avait été apposée sur la façade de l’École nationale supérieure des beaux-arts, mercredi, quai Malaquais à Paris, sous la forme de quatre bannières noires de sept mètres de haut sur lesquels étaient inscrits les quatre mots du slogan présidentiel de Nicolas Sarkozy, « Travailler plus pour gagner plus ». L’œuvre a été retirée à la demande de la direction, évoquant une « atteinte à la neutralité du service public ». Voilà qui est fort bien tranché ! Admirable trouvaille juridique que la censure pour atteinte à la neutralité ! Ces Chinois tout de même ! Déjà que certains d’entre eux ont participé — à leur corps défendant ! — à une entreprise bien hardie et controversée, destinée à nous montrer dans ses moindres détails la richesse de notre anatomie, s’ils entreprennent désormais d’explorer le vide de nos cerveaux !