Actualité > Le billet
Le billet
Pandémie et justice : silence, on coule!!!
Après le projet de réforme des retraites pour lequel de nombreux avocats étaient en grève, ce qui a provoqué d’importants retards de la Justice, c’est au tour désormais de la pandémie de covid-19 qui affecte notamment notre pays, de porter un très rude coup d’arrêt à celle-ci, si on en croit la presse, laquelle paraît très bien et sérieusement informée.
Qu’il s’agisse de la justice civile ou de la justice pénale, toutes sont, en effet, gravement atteintes par le virus et sont placées aux arrêts de rigueur sanitaire; qu’on en juge plutôt!
Un grand nombre de tribunaux sont prudemment et simplement fermés, un grand nombre de procédures sont, au mieux, reportées, de nombreux fonctionnaires (juges du siège, magistrats du parquet, greffiers, huissiers) sont en arrêt maladie et ne peuvent donc pas exercer leur mission de service publique, et j’en passe…
En somme aujourd’hui, lorsque la presse évoque l’état de la justice, c’est pour en dresser un bilan quasi-apocalyptique, à tel point que, même si le silence est assourdissant, on en vient à se demander si finalement il n’est pas préférable à une information aussi sombre.
D’autant que d’autres informations récentes relatives à des auxiliaires de justice font vraiment froid dans le dos ainsi que le révèle la lecture d’un article publié dans un numéro récent d’un grand journal du soir repu pour sa rigueur et son sérieux. Article dans lequel nous est conté la réaction d’un avocat du barreau de Valence à la suite d’un attentat, peut-être terroriste qui a coûté la vie à plusieurs personnes dans la ville de Romans-sur-Isère. Je cite, en priant les lecteurs de m’excuser de la grossièreté des propos :
« À tous les connards qui veulent défendre les sous-merdes du type de celui qui a tué deux personnes ce matin et continuent à défendre les droits de l’homme et à déshonorer la profession (…) en défendant ces merdes qui n’ont pas le droit à la vie ».
Et son bâtonnier d’ajouter concernant le suspect en garde à vue : « il peut crever où il veut »….
Cauchemardesque mais vrai !!!
Finalement on se demande si le désintérêt que suscitent, en général, les juristes à l’occasion des événements qui affectent notre société n’est pas une choix éditorial opportun ? Actuellement encore, la presse écrite et la presse audiovisuelle sont régulièrement tournées vers par les professeurs en médecine, en sociologie, en sciences politiques, j’en passe et des moins fameux. En revanche, les professeurs de droit, en somme le peuple des juristes, n’est guère question.
A la réflexion, on peut de se demander si ce n’est pas parce que les juristes tendent eux-mêmes les baillons pour ne pas être entendus...
Autres Billets
-
[ 18 novembre 2024 ]
Crise en Nouvelle-Calédonie : sur la légalité des détentions subies dans l’Hexagone
-
[ 12 novembre 2024 ]
Le principe de neutralité du service public face aux collaborations avec des universités israéliennes dans le contexte de la guerre de Gaza et du Liban
-
[ 4 novembre 2024 ]
PLFSS 2025 : l’avenir des droits sociaux en débats
-
[ 21 octobre 2024 ]
Vingt ans déjà, une intégration réussie ?
-
[ 14 octobre 2024 ]
Implants cérébraux : pour une consécration de neuro-droits
- >> Tous les Billets