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Le billet
Septembre, le mois du CRFPA
Le mois de septembre, pour la plupart des étudiants, c’est l’automne, la fin des vacances, la rentrée à la fac ; pour d’autres, c’est l’aboutissement d’un été studieux, passé à réviser les matières fondamentales en vue de l’examen du CRFPA. Témoignage.
Le mois de septembre, qui n’est presque plus le mois des rattrapages dans les universités françaises grâce à la réforme du LMD, est par contre toujours le mois de l’examen d’entrée au Centre régional de formation à la profession d’avocat (CRFPA). Ce dernier représente un passage quasi obligé pour tout étudiant ayant passé quatre années au moins sur les bancs de la fac. C’est une sécurité, un diplôme supplémentaire, un gage de crédibilité auprès du futur employeur.
Ainsi, combien de fois n’a-t-on pas entendu quelqu’un dire : « Tu fais du droit ? Un(e) futur(e) avocat(e) alors… » Pourtant, lorsqu’on rentre à la fac de droit, souvent sans l’avoir réellement décidé, on est frappé par l’assurance avec laquelle certains étudiants exposent leur projet professionnel, bien différent.
Les garçons veulent devenir avocat d’affaires, et ils précisent toujours, international. Les filles quant à elles souhaitent travailler comme « juge pour enfants ». Pourtant, très vite, la réalité rattrape les rêveurs. La difficulté du concours d’accès à l’ENM ne permet pas à toutes les volontés, même les mieux armées, d’embrasser la profession de juge. Le caractère international des études juridiques n’est pas toujours facile à mettre en avant non plus. Malgré l’immense popularité du programme Erasmus, le droit enseigné à l’université reste une norme nationale, difficilement exportable.
La majorité des étudiants se retrouve alors à réviser durant tout l’été, goûtant les charmes de ce qu’étaient les « repêches » en septembre il n’y a pas si longtemps. En septembre, enfin, il est temps de plancher.
Et, pour commencer, une épreuve inconnue du juriste, qui ressemble plus à un devoir de Science po qu’à un examen de droit, la note de synthèse. Alors que les commentaires et les dissertations réclament du fond et de la forme, la note de synthèse ne demande qu’une lecture attentive de documents divers, afin d’en retranscrire un résumé exhaustif dans lequel toute opinion ou connaissance personnelle est bannie. Au cours de la rédaction, les vieux réflexes reviennent, tenaces, et obligent à une vigilance permanente pour maintenir la neutralité exigée.
L’épreuve de procédure, couplée avec l’épreuve de droit des obligations, est courte. Trop courte. Pourquoi exige-t-on de nous de faire en 2 h 30 ce qu’on nous a appris à faire en 3 h habituellement ; Certainement pour faire le tri parmi les candidats de ce concours qui ne dit pas son nom… Alors, au milieu du centre d’examen, il faut se convaincre que le travail réalisé est meilleur que celui des centaines de concurrents qui planchent à côté.
Quant à l’épreuve reine, le droit des obligations, elle est toujours accompagnée des feuilletages compulsifs du Code civil par les concurrents. Dans ce gros livre rouge, dont les pages sont garnies de diverses couleurs fluo, les candidats cherchent LA réponse à LA question. Quel dépit lorsqu’on s’aperçoit que le sujet ne porte que sur une disposition, un arrêt, et qu’il va falloir ‘broder’ à partir de ces trois misérables lignes, tout en restant crédible…
Pour terminer, le candidat planche sur sa spécialité, la matière qu’il a choisie, par goût personnel ou par choix stratégique mûrement réfléchi. Le droit de la famille, avec un programme plus restreint, plutôt que le pénal, le droit des affaires -avec ce prof qui note si bien- plutôt que l’administratif. Presque une promenade de santé, en quelque sorte…
Au sortir de ces trois jours d’épreuves, il faudra prendre quelques jours de vacances, puis s’y remettre, rapidement, en vue des épreuves orales d’admission… Bon courage !
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