[ 7 juin 2016 ]

Ultimes conseils avant l’épreuve du feu

- Conseil n° 1 : la veille de l’examen : d’abord, ne touchez plus à vos cours et à vos ouvrages, il est trop tard pour réviser ; aérez-vous intelligemment l’esprit, en regardant par exemple l’intégrale de « Touches pas à mon poste » ou en écoutant le coffret complet des chansons de Patrick Sébastien. Puis, avant de mettre la viande dans le torchon, comme le disait délicatement l’adjudant chef de la compagnie dans laquelle j’ai accompli mon devoir de citoyen en servant sous les drapeaux aux côtés de l’élite improbable de la Nation, demandez à ce que l’on vous prépare un repas léger. Menu idéal : demi-homard à la nage, gigot de sept heures, plateau de la ferme, farandole des desserts, doigt de café, dé d’Armagnac. Enfin, une fois fort intelligemment diverti et bien repu, couchez-vous tôt en demandant à votre maman ou à votre papa, c’est selon, de vous raconter un conte de fée : « Il était une fois, dans un grand amphithéâtre, un professeur passionné et passionnant » et patati et patal’air… 

- Conseil n° 2 : le jour de l’examen : pour votre petit déjeuner, rien de mieux qu’un bol de Banania brûlant et qu’une demi-douzaine de tartines grillées et beurrées au sel, de Guérande évidemment. Dès votre arrivée sur le lieu de votre triomphe annoncé, jetez ostensiblement un regard dédaigneux et méprisant sur les pauvres ères qui ont pris place dans l’amphi à vos côtés et exigez des surveillants que vous soit ménagé un espace vital suffisant pour que vous puissiez déployer votre génie sans être indisposé par l’ignorance crasse de vos voisins. L’examen durant parfois assez longtemps, pensez à demander à votre major d’homme de vous préparer un robuste goûter : sandwich de pain d’épice fourré aux figues, banane et un petit flacon d’EPO. Pendant l’épreuve elle-même, si vous constatez qu’une de vos voisines ou voisins semble très inspiré par le sujet et noircit sa copie à très grande vitesse, laissez tomber nonchalamment de votre poche une coupure de 500 euros. Pendant qu’il s’en emparera, (la vénalité des étudiants est sans limites…), saisissez-vous de sa copie et tirez en le meilleur profit. Si un surveillant se montre menaçant, mettez-lui sous son nez une photo de vous jouant à la pétanque avec un ministre du Gouvernement ayant accéder à la notoriété (rien ne sert donc de lui présenter une photo sur laquelle vous côtoyez le secrétaire d’État à la recherche…). Si cette première tactique se révèle inefficace, dénoncez celui de vos voisins auquel vous avez dérobé sa copie en jurant la main sur le cœur qu’il vous avait demandé votre aide en relisant son brouillon.

Quand vous rentrerez dans votre hôtel particulier du 5ème arrondissement, faites descendre vos parents dans la cour d’honneur et entonner par le personnel, réuni au grand complet : « Et un, et deux, et trois, zéro ! ».

Voilà ! Comme quoi, il n’est vraiment pas très compliqué de réussir ses examens…