[ 26 février 2010 ]

Un présumé coupable s’est échappé, définitivement…

Il n’avait pas grand-chose pour lui Jean-Pierre Treiber. La gueule de l’emploi, tout d’abord, comme diraient les adeptes de Lombroso, avec cet œil à demi fermé qui le rendait aussi inquiétant que Robert Mitchum dans La nuit du chasseur. L’identité et la personnalité des victimes, véritable pain béni pour la presse et pour le public, puisque l’une d’entre elles était la fille d’un acteur célèbre et que c’est avec sa compagne que s’est accompli son tragique destin. Le fait, évidemment, qu’il avait utilisé les cartes bleues des victimes après leurs disparitions, indice qui le désignait comme le coupable idéal. Son évasion de la prison d’Auxerre, que d’aucuns avaient interprété comme un aveu, la longue traque de celui-qui fût, quelques jours durant, l’homme le plus recherché de France. Et puis, ultime épisode de ce feuilleton tragique, son suicide par pendaison dans sa cellule de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, à quelques semaines de son procès, alors qu’il faisait l’objet d’une surveillance renforcée… Treiber aura donc faussé compagnie une fois de plus à ses gardiens et à ses juges, et certains n’hésitent déjà pas à déduire de cette dernière belle un nouvel aveu de sa culpabilité… Vite dit ! La seule certitude judiciaire qui demeurera c’est la justice des hommes ne rendra jamais son verdict, faute de procès. Car en dépit des verdicts rendus à la hâte par les partisans de la justice privée qui se bousculent sur les ondes depuis quelques jours, la justice publique suppose, du moins en ce qui concerne l’action publique, pour être rendue, que l’accusé soit vivant…