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Le billet
Vœux 2015 !
Le bal des vœux vient de s’ouvrir ! Les juristes étant censés aimer la tradition, le premier Billet de l’année se doit donc d’être consacré à des vœux essentiellement, sinon exclusivement, juridiques.
Non pas que les précédentes éditions aient été couronnées de succès… Mais l’année 2015 ayant été placée sous le signe de la constance et de la persévérance par notre Président, le signataire de ces lignes ne pouvait se dérober en refusant l’obstacle. Et tant pis si la constance prend les atours de l’entêtement : « Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s'habitueront », telle semble être la devise, empruntée à René Char, de l’année 2015…
Lançons-nous :
– Que l’année 2015 soit, enfin, l’année de la réforme du droit des contrats ! Le principe de la réforme est semble-t-il acquis, l’Assemblée nationale ayant, en nouvelle lecture, confirmé l’habilitation donnée au gouvernement pour réformer le Titre III du Livre III du Code civil. Sur les réserves que peut susciter le recours à l’ordonnance en la matière, nous ne reviendrons pas, l’existence d’une réforme, attendue depuis plus d’un siècle, étant en soit un miracle. Espérons que le « bureau du droit des obligations », chargé de rédiger l’ordonnance, soit touché par la grâce, sinon divine, au moins juridique !
– Que la loi pour la croissance et l’activité ne détruise pas notre système de tradition romano-germanique, en sacrifiant les professions réglementées sur le sacro-saint autel de la libéralisation. L’ouverture de ces professions, aussi nécessaire soit-elle, afin notamment qu’une chance soit donnée aux nombreux diplômés, ne devrait pas se faire au détriment du maillage territorial, et du statut d’officier public qui est garant de la conception française de la sécurité juridique.
– Que l’Université soit dotée des moyens nécessaires aux missions qui lui ont été confiées. On ne peut exiger de l’Université qu’elle dispense, et un enseignement de masse, et un enseignement d’excellence dans les conditions actuelles. De nombreuses Universités dites « en région » sont en passe de se transformer en simple « collège universitaire », c'est-à-dire en Université de seconde zone, faute de moyens. La réalité est à la diminution des volumes horaires des cours, alors que nombre d’étudiants auraient besoin de cours en plus, notamment de maîtrise de la langue française. La langue est le véhicule de la pensée. Quand le véhicule est en panne, la pensée reste en rase campagne…
– Que les étudiants, et plus généralement les citoyens, cessent de prendre leurs informations sur les réseaux dits « sociaux ». Ces derniers sont truffés de fausses informations, et servent le plus souvent d’exutoire. Chacun y déverse sa bile, dans l’espoir de se sentir mieux. Peine perdue. L’accumulation de commentaires négatifs crée l’effet inverse et alimente le sentiment, bien français, que rien ne va plus et que tout était mieux avant. Mais avant quoi ? Ou qui ?
Mais tout ceci n’est sans doute que futilité ! C’est pourquoi, toute la rédaction du site Dalloz Actu Étudiant, vous souhaite, Chers lecteurs, Chères lectrices, et même à ceux qui ne le sont pas, une belle année 2015, pleine de bonheur, de santé, et de réussite !
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