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Le cas du mois

Droit de la responsabilité civile
Laissez-moi deux secondes
Au sein de leur association « Maison des jeunes en difficulté », Désiré et Adhémar ont fait une étonnante rencontre avec Laure, jeune espoir du demi-fond français qui, depuis l’annonce de sa candidature aux prochains Jeux Olympiques, fait l’objet d’une forte médiatisation.
Tous les membres de l’association ont alors été autant vivement surpris de sa venue dans ces lieux accueillant généralement de jeunes étudiants précaires. C’est ainsi qu’ils ont alors appris le terrible coup du sort dont elle avait été victime, quelques semaines avant l’ouverture officielle des JO. Alors que Laure quittait le stade où elle a coutume de s’entraîner, elle fut renversée à un passage piéton par une motocyclette dont le conducteur n’a toujours pas été identifié. L’ampleur des séquelles consécutives à cet accident a obligé Laure à arrêter sa carrière de sportive professionnelle. Inévitable conséquence de cet abandon forcé, son impossibilité de postuler aux JO a eu un retentissement psychologique tel qu’elle ressentit le besoin d’intégrer le groupe de paroles réservé, au sein de l’association, aux jeunes en voie de reconversion professionnelle. Depuis qu’elle y participe, les membres du groupe tentent par tous les moyens de l’aider à tourner la page dans l’espoir de lui redonner confiance en l’avenir. Ainsi lui ont-ils déjà fait remarquer que tout en ayant évidemment le niveau pour être sélectionnée, sa participation à cette compétition d’excellence n’était pas non plus assurée. Il est vrai que Laure n'était qu'au début de sa carrière, n’ayant participé qu’à des championnats junior et à des courses de sélection dans la catégorie espoirs. Pour les convaincre que sans son accident, elle aurait à coup sûr été sélectionnée, elle évoque souvent, non sans une certaine jalousie, un autre jeune espoir de sa génération qui avait été sélectionné alors qu’elle le savait d’un niveau équivalent voire même légèrement en-deça du sien. Les participants les plus réservés se contentent de lui répondre que comparaison n’est pas raison, les plus courageux ajoutant que, malgré la qualité de ses performances, elle-même avait reconnu, dès leur première réunion, que le temps qu’elle avait réalisé durant la phase de pré-sélection n’atteignait pas celui requis pour être retenu. En effet, alors qu’il fallait réaliser un temps de 3,38 mn pour une course de 1 500 mètres, Laure avait d’elle-même reconnu que son meilleur temps n’avait été que de 3,40 mn. Or, à ce niveau de compétition, chaque seconde compte. « Et tu penses vraiment que tu aurais battu ton record si tu avais poursuivi ta carrière ?», osa même un jour lui demander le responsable du groupe. « Qui sait ? », lui répondit Laure d’un air songeur. « On verra bien ce que me dira la commission que je viens de saisir pour dédommagement. Je garde confiance. La preuve, j’ai inventé une nouvelle maxime, qui m’amuse. Il faut bien... Une chance de perdue, dix de retrouvées ! ».
Pensez-vous que la chance pourrait-elle de nouveau sourire à Laure ?
Réponses d’ici une quinzaine de jours.
Sur la méthodologie du cas pratique : V. vidéo Dalloz
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